L'association Shams pour la préservation de l'environnement, la promotion de l'usage des énergies renouvelables et le développement durable d'In Salah a été la première à attirer l'attention du gouvernement sur les dangers de l'exploitation de certains gaz toxiques sur les nappes phréatiques et l'environnement en général. Dans une correspondance datant du 18 août 2014, son président faisait part des appréhensions de la population quant à l'injection, au niveau du champ gazier de Hassi Moumen, à 35 km au nord de la ville d'In Salah «d'eaux extraites du gaz». Un procédé par lequel Sonatrach et ses associes procéderont á l'injection de l'eau extraite (par déshydration) du gaz humide. Un puits injecteur et des installations de pompage étaient alors en construction avec une entrée en exploitation prévue durant le premier trimestre de l'année 2015. Shams exprimait dès lors une «inquiétude forte, justifiée et due au fait que cette eau est forcément contaminée par des produits chimiques, qu'elle est très salée (eau de saumure), en grande quantité, et que l'injection sera opérée á une profondeur de 1400 m». Les mêmes appréhensions quant aux garanties concernant l'exploitation du gaz de schiste ont été formulées quelques mois plus tard au directeur de l'environnement de Tamanrasset et même les ministères de tutelle et les entreprises étrangères activant dans la région notamment après la persistance des infiltrations dans les nappes phréatiques constatées en 2013 et les débordements d'égouts d'El Barka. Des sujets qui ont été couverts au moment opportun par El Watan dans son édition destinée à la région Sud. Cette association œuvrant pour l'action citoyenne a également interpellé les autorités sur les différents problèmes relatifs à la situation économique catastrophiques de la région, aux conditions climatiques rudes exacerbées par les problèmes d'électricité qui ont causé une trentaine de morts l'été dernier, mais aussi la dégradation de la qualité de vie des citoyens. Le risque de la dégradation de l'eau, ressource vitale, fossile non renouvelable au Sahara, a poussé l'association à appeler à une forte mobilisation contre le gaz de schiste. Un mouvement qui a depuis atteint plusieurs wilayas du sud du pays, brassant un vaste élan de solidarité et de sympathie à travers tout le pays où un sentiment d'avenir bradé s'installe. En tant que mouvement de la société civile, les habitants d'In Salah ont prouvé un haut sens de la citoyenneté et de la conscience environnementale qui forcent l'admiration. Et dans l'attente de la suite des événements maintenant que le gouvernement a décidé de suspendre l'exploitation du gaz de schiste dans l'Ahnet, Shams demande aux pouvoirs publics d'appliquer le principe n° 15 de la déclaration de Rio ratifiée par l'Algérie, à savoir les principes de prudence et de prévention. Bien avant la mobilisation, les cadres de Shams avaient proposé leur contribution à une solution écologique durable qui permettra à Sonatrach d'exploiter le champ gazier d'In Salah sans atteinte irréversible à cette ressource stratégique. Ni le gouvernement, ni Sonatrach n'y ont prêté attention.