Toujours réitérées, les revendications des chauffeurs de taxi ne sont pas des moindres. L'Assemblée générale présidée par les responsables du bureau exécutif affiliés à l'UGCAA, à laquelle a pris part le représentant de la DGSN, a vu l'absence remarquée du représentant de la direction des transport de wilaya. Lequel, à en croire M. Slimani, secrétaire général dudit bureau, n'a jamais daigné envoyer un délégué. « Les propositions sanctionnant cette réunion seront soumises au ministère des Finances et à la direction des transports. Dans le cas où elles ne sont pas prises en charge, nous irons vers un débrayage en septembre », atteste-t-il. La plus récurrente des réclamations, insiste-t-on, reste celle des dettes impayés. « Accumulées depuis 1993, les dettes doivent être impérativement effacées. Nous avons proposé au ministère des Finances une vignette devant être payée annuellement », relève le SG. « Nous exigeons également un statut particulier pour notre profession. Un chauffeur de taxi n'est pas un commerçant et ne saurait, de ce fait, être soumis aux mêmes obligations. Aussi, nous ne saurons appliquer la réglementation dans toute sa rigueur si la commission technique, prévue par la loi et qui est chargée d'élaborer des propositions intermédiaires, ne se réussit pas. Celle-ci ne s'est d'ailleurs réunie qu'à deux reprises soit en 2003 et à six mois d'intervalle pour décider des augmentations des tarifs. La deuxième, pour rappel, de 50 % n'a pas reçu notre aval », signale notre vis-à-vis. M. Beldjoudi, directeur des transports, n'est guère en odeur de sainteté chez cette corporation. La commission de discipline, dans laquelle siège le directeur ou son représentant met, affirment les participants, sur un pied d'égalité les clandestins et les chauffeurs de taxi. A les en croire, les permis de place « se négocient au prix fort ». « De plus, pour une quelconque faute, l'on nous impose de se convertir en chauffeurs de taxi avec taximètres qui tendent, ces derniers temps, à remplacer les taxis collectifs », renchérissent-ils. Autres mis en cause, les agents de police qui « (leur) mènent la vie dure tout en ménageant leurs collègues clando ». Les « taxieurs », signale-t-on, font le pied de grue dans les 13 arrondissements de la police nouvellement créés. C'est ainsi que le bureau de coordination, se trouvant à la Centrale, doit être réhabilité. Un corporatisme de mauvais aloi a caractérisé cette AG. Le citoyen, entre temps, est désarçonné par les pratiques de quelque conducteurs de taxi. La liste des préjudices subis par le « client-roi » est loin d'être exhaustive : les prix (courses) imposés à la tête du client, les jumelages pratiqués, le mauvais comportement et les insultes fusant à tout bout de champ et on en passe. Dans le projet soumis à son département en prévision des festivités : « Alger, capitale du monde arabe » en 2007, le directeur des transports préconise l'harmonisation des couleurs, un âge limite aux véhicules et une tenue correcte exigée pour les chauffeurs de taxi. Toutefois, annoncé pour imminent en décembre 2005 et relancé lors de la récente réunion tenue au siège de la wilaya avec Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, le texte ne verra pas le jour de sitôt.