En 2014, quatre affaires liées à la cybercriminalité ont été enregistrées par les services de police. Elles ont trait, toutes, à la publication de photos compromettantes, à caractère sexuel, de jeunes filles sur des réseaux sociaux. «Même si le phénomène demeure marginal par rapport à d'autres contrées, il n'en constitue pas moins une menace sérieuse pour la société où le taux de pénétration du haut débit dans les foyers est en constante augmentation», indique l'officier Belabes. Les victimes, âgées entre 19 et 26 ans, ont fait l'objet d'un véritable chantage de la part de maitre-chanteurs qui n'ont pas hésité à poster leurs photos sur Facebook notamment, note-t-il en précisant que ces affaires sont en cours d'instruction. «La cybercriminalité se limite pour le moment à la diffusion de scènes obscènes sur Internet et à l'atteinte à la vie privée des citoyens. Les affaires sur lesquelles enquête la police font suite à des plaintes déposées par les victimes ou leurs parents», ajoute-t-il. C'est à la section de lutte contre la criminalité liée aux NTIC, composée d'informaticiens et rattachée au service de police judicaire (PJ), qu'échoit la mission de traquer les délinquants informatiques. «Créée il y a moins de deux années au niveau de la sûreté de la wilaya, cette section dispose de moyens technologiques appropriés pour lutter efficacement, en coordination avec les services centraux de la DGSN, contre cette nouvelle forme de criminalité insidieuse, invisible et transnationale», assurent les responsables de la PJ. «Les moyens mis en œuvre par la DGSN pour lutter contre les crimes et délits liés aux nouvelles technologies de l'information et de la communication sont dirigés prioritairement à la formation spécialisée des enquêteurs et techniciens», affirment-ils, en soulignant qu'il est encore difficile, actuellement, de contrôler à 100% les réseaux Internet pour la simple raison que beaucoup de sites et de réseaux sont hébergés à l'étranger. Pour les limiers de la PJ, cela ne les empêche pas de solutionner des affaires dont le caractère «sensible» nécessite une certaine expertise et des enquêtes informatiques longues et minutieuses. C'est le cas de la dénommé N.N., 17 ans, harcelée par deux individus qui ont publié sur Facebook des photos d'elle prises à son insu. La jeune adolescente ayant subi des semaines durant un harcèlement continu, a fini par déposer plainte auprès de la brigade de protection des mineurs, selon l'officier Belabes. Les investigations menées par la section de lutte contre la cybercriminalité ont permis, suite à la perquisition des domiciles des dénommés M.C. (20 ans) et de son complice L.H. (21 ans), la découverte des photos stockées dans les disques durs de leur P.C. Les deux mis en cause déférés, ce lundi devant le parquet, ont été mis en examen.