Béjaïa, une ville congestionnée par un trafic infernal. Voyageurs et automobilistes passent entre 15 et 30 minutes dans les embouteillages, au niveau des nombreux carrefours du centre urbain et à la périphérie. Les conducteurs témoignent : «Tout dépend des jours et des heures. Dés l'entrée de l'agglomération, au niveau des Quatre chemins à l'est de la ville ou de Bir Slam au sud, ou encore par l'ouest en traversant le quartier Amriw, les nerfs du conducteur et du voyageur sont mis à rude épreuve». La voie principale qui parcourt l'ex-capitale des Hammadites, une succession des boulevards Colonel Amirouche et de la Liberté, vers Amriw ou dans la direction de la rue des Aurès, est truffée de bifurcations et d'intersections. «En plus de l'inexistence des feux tricolores et autres signalisations, la présence des policiers au niveau de ces points noirs est dictée par la proximité d'un carrefour, d'une institution ou d'un établissement public», constate un automobiliste regrettant le fait que «les usagers soient livrés à eux mêmes face à l'anarchie». Pas moins de 20 000 véhicules circulent dans la ville de Béjaïa par jour. Plus de 400 bus urbains et suburbains font des rotations à longueur de journées, créant, par leur conduite irrespectueuse des règles de stationnement, des bouchons devant chaque abribus. La mise en service des deux trémies, dont celle d'Amriw, en 2012, et la réalisation des sens giratoires n'ont rien changé à la densité de la circulation. Et, du côté des autorités, l'on assiste à la lenteur dans la prise en charge du nouveau plan de la circulation. En février 2014, il y a tout juste une année, une enveloppe de 114 millions de dinars a été allouée par l'APC de Béjaïa pour l'acquisition et l'installation des feux tricolores, une opération qui s'inscrit dans le cadre du nouveau plan de circulation de la ville. Un projet qui devait être lancé en chantier il y a deux semaines. D'après Djabali Djamel, vice-président de l'APC chargé de l'économie, des finances et de l'investissement, pour cette première phase, «12 carrefours seront dotés, à commencer par celui de l'Edimco». Et d'indiquer qu'une «rallonge de 6 milliards de centimes a été dégagée du budget primitif de 2015 afin d'acquérir et d'implanter moins d'une dizaine d'autres feux tricolores pour arriver à 24 unités sur le même nombre de croisements». A croire le maire, Abdelhamid Merouani, la mise en service de ce nouvel équipement acheminé d'Allemagne est prévue dans un délai de trois mois. Lors de la présentation de la quatrième phase de ce plan de circulation, en septembre 2013, Betur, filiale de l'entreprise Métro d'Alger, le bureau d'études public chargé d'élaborer ce nouveau plan, a émis des recommandations qui nécessitent la mobilisation d'importants fonds. Entre autres propositions, il a été retenu la réalisation d'un parking à étages au niveau de l'ancienne gare routière (ex-SNTV). Ce projet, qui est en phase d'étude, «a été confié à un investisseur privé dans le cadre du Calpiref», ajoute notre interlocuteur. Il faut préciser que le nouveau plan de circulation de la ville de Béjaïa ne prévoit pas l'ouverture de nouveaux accès. Il vise juste à réguler la circulation sur le réseau routier existant avec de nouveaux aménagements urbains et l'installation de la signalisation horizontale et verticale. Par ailleurs, le plan implique la réalisation d'un certain nombre d'ouvrages d'art, à l'image de deux autres trémies, sur le budget de la wilaya et quelques opérations pour parer à l'anarchie comme la création de zones de stationnement payant qui devraient être créées à l'entrée des agglomérations pour avoir une rotation élevée et des parcs relais à proximité des stations de transport en commun. Mais en attendant la concrétisation de ces recommandations, les élus de l'APC souhaitent, pour l'instant, que les travaux d'embellissement et de réaménagement des carrefours produisent l'impact escompté, c'est-à-dire la fluidité de la circulation à compter du début de la saison estivale de 2015.Nordine Douici