Alors que l'affaire du journalise des deux publications, Jaridati et Mon Journal, Abdelhaï Abdessami, qui demeure en détention provisoire, sans procès, depuis plus de 19 mois à Tébessa, est pendante, une autre affaire éclate au jour et concerne, cette fois-ci, un autre confrère de l'ouest du pays. Il s'agit de Mohamed Chergui, journaliste au quotidien public El Djoumhouria, poursuivi par son propre directeur pour «atteinte au prophète». Selon El Khabar d'hier, l'affaire remonte au 13 août 2014 lorsque le journaliste, spécialiste des questions religieuses, publie un article paru dans son journal, le 18 août 2014, dans lequel il révèle que «275 mots du Coran ne relèvent pas de la langue arabe» et que «c'est le prophète qui a écrit le Coran». L'affaire est finalement présentée devant le tribunal, le 23 octobre 2014. Mohamed Chergui a été condamné par contumace, le 24 février dernier, à trois ans de prison ferme et une amende de 200 000 DA. Selon El Khabar, pour condamner l'accusé le tribunal s'est appuyé sur un verset coranique qui affirme «que le Coran est entièrement écrit en langue arabe» et accuse le journaliste de «vouloir, à travers son écrit, ôter le statut de prophète à Mohamed». Après opposition au jugement par le mis en cause, son procès est finalement programmé pour le 28 avril. Quant à l'affaire de Abdelhaï Abdessami, accusé d'avoir aidé le directeur des deux publications Hichem Aboud à quitter le territoire national, elle n'est toujours pas programmée. Selon son avocat, Mohamed Gouasmia, «la Cour suprême vient d'accepter le recours émis par le juge d'instruction qui s'est opposé au classement de l'affaire comme délit». Elle sera présentée, le 8 avril, devant la chambre d'accusation à Tébessa. Me Gousmia craint «que les accusations infligées à son client seront considérées de l'ordre du criminel».