Les promesses des responsables de la ville de réceptionner dans les délais les travaux de réhabilitation du centre-ville, se sont fondues comme du beurre au soleil. Hier, et à la veille du lancement de l'évènement culturel de 2015, le centre-ville offrait l'image d'une grande décharge à ciel ouvert. C'est le constat amer que les Constantinois ne cessent de faire depuis des mois. Ainsi, nous avons choisi de faire un tour dans les principales artères de la ville, en suivant l'itinéraire que devrait suivre aujourd'hui le défilé marquant l'inauguration des festivités. Au point de départ de l'avenue Zaâmouche, les travaux semblent s'éterniser sur un tronçon, dont une partie demeure encore à l'état de piste, alors que des bouchons se forment à longueur de journée, rendant la circulation automobile infernale, notamment aux heures de pointe. Au passage par le pont de Bab El Kantara, on notera l'état délabré des trottoirs, même si des groupes d'ouvriers ont été mobilisés pour nettoyer la chaussée, et donner un coup de pinceau à la rambarde. A la rue Larbi Ben M'hidi, principal axe de la ville, la chaussée poussiéreuse à été retapée à la hâte en plusieurs endroits. Le décor des saletés qui s'amassent depuis des jours sur des trottoirs défoncés, des eaux stagnantes et des échafaudages jetés dans les ruelles adjacentes, saute aux yeux. «Dans certains immeubles, les travaux de peinture ont été complètement bâclés, alors que des entreprises ont été pressées de plier leur matériel, même si elles n'ont pas achevé ce qu'elles devaient faire», nous dira Hadj Aïssa, gérant d'un magasin de vêtements à la rue Larbi Ben M'hidi. A proximité du lycée Soumia, l'image des ouvriers de l'entreprise de collecte des ordures renseigne sur l'ampleur des dégâts. Une dame de passage ne manquera pas de faire cette remarque : «c'est bien de nettoyer la ville, mais soyez sûrs que les déchets des commerçants vont encore s'amasser dès le lendemain». Des déblais partout Partout où l'on passe, des tas de déblais s'entassent sur la plupart des artères du centre-ville. Comme si les opérations de nettoyage annoncées par les autorités, et qui ont mobilisé des dizaines d'engins, ramenés des autres wilayas, se sont avérées du pur mensonge. Il suffit de faire un tour du côté de la rue Bouali Saïd (ex-Casanova), la rue Maârouf Mohamed, située entre la rue Ben M'hidi et la rue Didouche Mourad, la rue Benchicou Saïd se trouvant à proximité de la Medersa, mais aussi du côté de Souk El Asser, et près du siège de la BNA à la place du 1er Novembre. Mais la grande «catastrophe» a pour théâtre le fameux quartier de Saint-Jean, qui semble être complètement oublié. Déjà à l'entrée du boulevard Boudjeriou, les trottoirs n'ont toujours pas été achevés, mise à part quelques mètres près du siège du pôle judiciaire. Le reste est resté à l'état depuis des mois. Au boulevard Belouizdad, ce sont carrément des dizaines de sacs de détritus qui trônent sur la chaussée et près des magasins depuis des semaines. Un décor qui se répète aussi au quartier du Coudiat, notamment sur les rues de L'indépendance et de la Liberté. «Et dire que les autorités nous ont promis de terminer les travaux dès le mois de mars, mais on n'a finalement rien vu venir ; on est condamnés à vivre cette situation pour longtemps encore», regrette un commerçant. Cette situation agace encore les riverains, mais aussi les piétons qui continuent de circuler sur la chaussée, alors que les échafaudages s'installent dans la durée. Pour de nombreux Constantinois, l'opération en elle-même n'a été qu'un grand bluff, si l'on voit qu'un immeuble tout entier a été repeint, alors qu'il est encore en chantier.