Des habitants de la cité des 500 logements Cnep à El Khroub crient leur ras-le-bol et s'indignent parce que rien n'a été fait pour leur quartier depuis des lustres et ce malgré les nombreuses démarches qu'ils ont entreprises auprès des responsables concernés. Situé à l'entrée de la ville, la cité est constituée de dizaines d'immeubles de cinq étages qui se confondent avec l'horizon et ressemblent tous à des cages à poule. «Nous avons emménagé ici à la fin des années quatre-vingts. Au début c'était le calme et la quiétude mais au fil du temps on a vite déchanté», dira Djamel, un habitant du quartier. Très vite, et selon notre interlocuteur, des immeubles se sont fissurés, chose vérifiable à l'œil nu. Les jours de pluie sont vécus comme un calvaire par les habitants qui voient leurs murs et plafonds infiltrés par la pluie. Les habitants évoquent également les travaux de réfection de la chaussée qui n'ont pas été entrepris depuis des lustres. L'un d'eux nous dira à ce propos : «Les nids de poule et les crevasses sont depuis longtemps un calvaire aussi bien pour les piétons que pour les automobilistes. Les quelques travaux de replâtrage réalisés dans notre cité ne durent que quelques mois. Avec la saison des pluies les couches de bitume sont emportées par les eaux et la boue reprend ses droits. Nous avons sollicité les services de la mairie pour bénéficier, à l'instar d'autres quartiers de la ville, de travaux d'amélioration urbaine mais jusqu'à ce jour nous n'avons pas reçu de réponse». Et d'ajouter: «Nous déplorons également des défaillances dans le réseau d'éclairage public. La moitié des lampadaires de la cité ne fonctionne pas ce qui contribue à accroître notre sentiment d'insécurité d'autant que les agressions sont devenues monnaie courante dans notre quartier. Un phénomène nouveau qui a fait récemment son apparition dans notre cité constitue également une autre source d'inquiétude pour notre sécurité et celle de nos enfants. Des dizaines de chiens errants envahissent dès la nuit tombée le quartier. Il nous est désormais interdit de sortir le soir pour prendre un bol d'air ou tôt le matin pour effectuer la prière à la mosquée du quartier de peur de se faire attaquer. Une situation que nous avons signalé aux autorités de la ville pour qu'elles prennent des mesures mais là aussi nos doléances sont demeurées sans écho.» En tout état de cause, outre la déliquescence de la situation de leur quartier, les habitants parlent l'incapacité des autorités locales à assumer leurs responsabilités et de la défaillance criarde des pouvoirs publics dont la responsabilité reste engagée dans la clochardisation de la majorité des cités de la ville d'El Khroub.