Nous travaillons en coordination avec tous les services de l'Etat pour mener une lutte sans merci contre la contrebande et ainsi protéger notre économie nationale. » C'est en substance ce qu'a brièvement déclaré hier, à l'hôtel El Izza de Maghnia, le directeur général des douanes, en mission d'inspection dans la wilaya de Tlemcen, précisément sur la bande frontalière. M. Bouderbala a eu à visiter le port de Ghazaouet, les postes frontaliers Akid Lotfi (Maghnia), Boukanoun (Marsa Ben M'hidi) et les différents dépôts où sont entreposés différents produits (des quantités importantes de denrées alimentaires, entre autres), plus de 1000 véhicules et des spiritueux saisis durant le premier trimestre de l'année en cours. Sur le tronçon 35, carrefour où a été installée la brigade mixte (gendarmerie et douane) depuis l'instauration du passavant, la délégation a pu apprendre que, depuis janvier dernier, il a été délivré plus de 22 000 laissez-passer. Pour rappel, cette décision (l'instauration du passavant) a suscité la colère chez les commerçants des communes frontalières, en ce sens qu'ils ont assimilé (ils l'assimilent toujours d'ailleurs) ce carrefour à un déplacement des frontières algéro-marocaines à 35 km de Maghnia. Cela paraît incongru, mais toute marchandise, notamment algérienne, avant d'entrer à Maghnia, Ghazaouet, Nedroma et Marsa Ben M'hidi, doit avoir le sceau de la douane, autrement, c'est la saisie de la marchandise et du véhicule, avec une amende mirobolante. Quant à lutter contre la contrebande, le constat est que, paradoxalement, depuis l'imposition de ce passavant, les trafiquants en tous genres ont redoublé de férocité, et ce ne sont que les véritables et honnêtes commerçants qui en font les frais. Sur le tracé frontalier où s'est rendue la délégation hier, il était loisible de constater que le trafic n'est pas combattu uniquement avec des textes de loi : étant très vaste et générant beaucoup d'enjeux, la frontière est aussi perméable. C'est aussi simple que cela.