Des élections pour le renouvellement de la commission nationale et des commissions de wilaya des œuvres sociales de l'éducation nationale, dont le mandat a expiré hier, viennent d'être annoncées pour le 19 mai prochain. Or, ce mode de gestion des œuvres sociales de l'éducation nationale, sujet de plusieurs débats par le passé, suscite déjà de vives critiques dans le secteur. Des syndicats s'y opposent déjà et ont décidé de ne pas participer et de ne pas présenter de candidats pour les prochaines élections desdites commissions. C'est le cas du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) qui conteste ce mode de gestion et appelle au boycott «massif» de ces élections. La raison ? «Il s'agit ni plus ni moins que du renouvellement de la corruption dans le secteur de l'éducation nationale», estime Idir Achour. Ce dernier se dit plutôt favorable à une gestion «décentralisée» des fonds des œuvres sociales. De ce fait, il appelle à l'organisation d'élections sur leur mode de gestion. Pour ce syndicaliste, il s'agit de choisir entre trois modes : la gestion centralisée par la commission nationale, la gestion par les commissions de wilaya, ou la gestion au niveau de chaque établissement. La centralisation des œuvres sociales a de tout temps été décriée par le Syndicat national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) du fait que les lois régissant la gestion de ces fonds n'ont jamais changé : le décret 82-303 est toujours en vigueur. Le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) conteste lui aussi le mode de gestion tel que suggéré par la tutelle. «Au moment où les partenaires sociaux demandent une consultation des travailleurs sur le dossier des œuvres sociales, la tutelle vient de trancher à la vitesse de la lumière en gardant l'ancienne formule que le Satef a qualifiée en 2011 de mascarade», indique ce syndicat dans un communiqué. Le secrétaire général du Satef, B. Amoura, s'interroge sur «qui cherche à déstabiliser le secteur en ce moment sensible des examens de fin d'année». Le Satef, qui dénonce énergiquement «cette manière de procéder», compte «utiliser tous les moyens légaux pour stopper cette mascarade qui ne travaille pas en faveur de notre secteur». «Pourquoi refuse-t-on les passations de consignes ? Pourquoi n'ont-ils pas présenté de bilan moral et financier ? Pourquoi la tutelle s'empresse-t-elle à liquider ce dossier qui présente beaucoup d'anomalies ? Y a-t-il eu deal comme en 2011 ?», s'est notamment interrogé le Satef.