Dans une lettre adressée récemment au wali de Béjaia et dans une autre, le mois écoulé, au ministère de l'Intérieur, le comité du village Sidi Hadj Hassaine, relevant de la commune de Chemini, qualifie de «non conforme aux lois et aux règlements» la répartition du PCD 2015 et exige son annulation pure et simple. «L'APC de Chemini vient d'adopter en date du 01/03/2015 la répartition des PCD 2015 sans tenir compte des préoccupations de la population et des priorités, ni des règles et lois, pour cela nous demandons l'annulation de la délibération», note le comité. Pour Larfi Mohamed, président du comité du village, la répartition des PCD 2015 est «anticonstitutionnelle» car, selon lui, «la délibération portant ladite répartition n'a été adoptée que par deux élus, les autres s'étant opposés à la proposition car l'ayant jugée non conforme aux besoins et priorités du terrain. Ils ont quitté la séance de travail avant sa clôture». Notre interlocuteur ajoute que «l'opposition de ces élus à la proposition de réparation n'a pas figuré dans le PV sanctionnant cette réunion, ce qui est une entorse à la loi». Dans sa missive adressée au wali, le comité égrène une longue série d'«anomalies» ayant accompagné la délibération portant répartition du PCD ainsi qu'une liste de lois qui auraient été enfreintes par l'APC de Chemini lors de cette opération. Ainsi, les mécontents reprochent à l'APC d'avoir agi en «ignorance des doléances et requêtes de la population» et «sans prendre en considération les priorités et préoccupations» de cette dernière, citant en guise d'exemple le revêtement de pistes et routes, inscrit mais ignoré par la présente répartition. Il y aurait également, dénonce le comité, «une non prise en charge des urgences et dangers menaçant la population». Dans la proposition de répartition de projets dont nous détenons une copie, le village Sidi Hadj Hassaine a eu droit avec le village Mesmoudi à la somme de 450 millions de centimes de l'ensemble du PCD (6,250 milliards de centimes), destinés à un projet commun d'aménagement de piste agricole. Mais pour ce village, dont la dépendance des collectivités locales pour son développement est totale, quand bien même ce projet attribué est louable, il reste que les priorités sont aussi ailleurs. «En 2015, on en est encore à se rendre à la fontaine publique pour se procurer de l'eau et ce pour une bonne partie des 1000 habitants de notre village. A cela s'ajoute l'aménagement des pistes, le bétonnage des artères, l'assainissement et ainsi de suite. C'est le même paysage ici depuis l'indépendance», déplore Larfi Mohamed. Le vice-président de l'APC de Chemini, que nous avons contacté par téléphone, a affirmé que «la délibération portant répartition du PCD 2015 est définitive car adoptée par la majorité des élus, à savoir 8 élus sur 15». L'élu dira, par ailleurs, que le village Sidi Hadj Hassaine «bénéficie pratiquement chaque année d'un projet dans le cadre des PCD», citant quelques-uns de ces projets. Enfin, notre interlocuteur a indiqué que «pour l'heure, aucune lettre de réclamation sur ladite répartition n'est déposée au niveau de la mairie».