L'APC est bloquée depuis 8 mois par une coordination de villages. Une marche a été organisée hier pour demander le rétablissement de l'autorité de l'Etat. Plusieurs centaines de citoyens de la commune d'Azazga, à 37 km à l'est de Tizi Ouzou, ont répondu hier à l'appel du Comité de sauvegarde de la commune d'Azazga pour une marche pacifique, afin de demander l'application de la loi et le rétablissement de l'autorité de l'Etat. Les manifestants ont réclamé également le départ du chef de daïra, accusé de ne pas réagir devant la grave crise que traverse l'APC, bloquée par des comités de village de la commune depuis septembre 2014. La marche s'est ébranlée de la station des fourgons de transport public desservant des villages des communes d'Azazga et d'Aghribs en empruntant, sans le moindre incident, les principales artères du chef-lieu, en passant devant le siège de la mairie avant d'aboutir face à l'édifice de la daïra et le commissariat. Les marcheurs ont déployé des banderoles appellant au départ du chef de daïra. «Sept ans ça suffit !», ont-ils crié, l'accusant d'être «à l'origine du pourrissement régnant dans cette commune». Devant le siège de la daïra où un dispositif de la police antiémeute était en place, les manifestants ont observé un sit-in. Muni d'un mégaphone, un intervenant a déclaré : «Nous ne sommes pas venus ici pour soutenir le maire ou tout autre élu, mais pour demander le départ de ce chef de daïra, pour que cette région retrouve sa sérénité.» Ils accusent ce responsable de «n'avoir concrétisé aucun de ses engagements pris avec nous, lorsqu'il nous a reçus il y a neuf mois». Devant le siège de l'APC, surveillé aussi par la police antiémeute, un rassemblement pacifique a été également observé par des citoyens relevant de la coordination des comités de village d'Azazga, ainsi que de nombreux travailleurs de l'APC. Ces derniers, constitués en Collectif des travailleurs de la mairie, ont rendu publique une déclaration dans laquelle ils signalent qu'il ne peut y avoir de solution «sans le retour à la normale de l'activité de l'APC», suggérant que «tous les cas dénoncés soient étudiés en vue de recevoir des solutions adéquates». A rappeler que deux membres de cette coordination sont actuellement à leur 10e jour de grève de la faim ; ils ont été évacués à plusieurs reprises vers l'hôpital d'Azazga «pour de graves malaises».Ces grévistes de la faim ont indiqué qu'ils poursuivraient leur action jusqu'à la dissolution de l'APC. Ces derniers avaient déjà fait partie de la première grève de la faim, observée avec leurs deux camarades de la Coordination des comités de village d'Azazga. Les commissions d'enquête de wilaya puis ministérielle n'ont pas permis de débloquer la situation inédite que vit la commune d'Azazga.