S'exprimant devant les militants de l'Organisation de la jeunesse pour la révolution (OJR), la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louiza Hanoune, a considéré, hier, à l'Office des parcs et loisirs d'Alger, la réforme de la loi sur la Fonction publique comme portant un danger sur les fonctionnaires et même sur la stabilité de l'Etat. A ce sujet, elle a affirmé que la loi portant statut général de la Fonction publique, qui sera proposée à l'adoption par l'APN lors de la session en cours, constitue un « danger » pour les fonctionnaires et leur droit syndical, mais aussi pour la stabilité de l'Etat, puisque ce texte consacre la contractualisation. Par ailleurs, Mme Hanoune indique que la révision de la loi sur les hydrocarbures et l'augmentation, « même modeste », des salaires sont autant d'indices positifs affichés ces derniers mois par le pouvoir. Cependant, rétorque-t-elle, la poursuite des privatisations constitue une contradiction avec ces signes d'apaisement. Exemples à l'appui, la SG du PT a démontré que la cession de certaines entreprises était synonyme d'un bradage pur et simple. « Une entreprise à Khemis Miliana a été cédée à un privé pour un montant de 64 milliards de dinars, alors que les travailleurs de l'entreprise ont proposé 80 milliards de dinars », cite Mme Hanoune. Autre exemple : « Le directeur de l'Enatec de Sidi Bel Abbès s'est retrouvé en prison et privé de salaire pendant 4 ans pour avoir refusé la cession de son entreprise. » La conférencière se demande comment le gouvernement peut créer de nouveaux postes de travail alors qu'il est incapable de préserver les postes déjà existants. Par ailleurs, et saisissant la rentrée scolaire, Mme Hanoune plaide pour la revalorisation de la prime de 2000 DA offerte aux élèves démunis. Sur ce plan, elle relève une contradiction dans les chiffres avancés sur le nombre d'élèves démunis. Selon l'oratrice, leur nombre serait de 300 000, d'après le ministre de l'Education, Boubekeur Benbouzid, et de 600 000 selon le ministre de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbas. La SG du PT fait, également, remarquer que plus de 40 000 parents d'élèves n'ont pas touché leurs salaires et, donc, dans l'incapacité d'acheter des trousseaux scolaires à leurs enfants. Mme Hanoune appelle le gouvernement à satisfaire ces exigences en faveur de la loi de finances 2007. Concernant la rentrée universitaire, la porte-parole du PT affirme que pas moins de 25 000 enseignants ont dû quitter le pays pour motif de salaire. Le déficit en enseignants universitaires est estimé, par elle, à 50 000 postes. Sur sa lancée, Mme Hanoune a qualifié de « dangereuse » la loi sur la réforme universitaire, débattue récemment en conseil de gouvernement. « Cette loi, qui prévoit l'institution des universités privées, est intimement liée au système LMD qui instaure la régionalisation des diplômes », illustre-t-elle. Sur le plan politique, le PT semble adhérer à l'option de la révision de la Constitution, prévue avant la fin de cette année.