A l'approche du mois de Ramadhan, la Société algérienne de nutrition (SAN) lance un appel à la modération dans le régime alimentaire des jeûneurs durant cette période et à effectuer une activité physique légère. Le thème a fait l'objet d'une table ronde animée par le professeur Bouchenak Malika, présidente de la Société algérienne de nutrition. L'oratrice a présenté les résultats d'une étude menée par la SAN auprès d'un groupe de jeunes avant, pendant et après le Ramadhan, qui a montré que les changements physiologiques observés durant le jeûne sont liés au modèle alimentaire modifié, à la diminution de la fréquence des repas et au sommeil. Une modification à laquelle on doit s'adapter tout en préservant sa santé, a indiqué le Pr Bouchenak. Pour elle, il est important d'adapter l'alimentation au mode de vie durant le mois sacré. Une période durant laquelle il faut, selon elle, maintenir trois repas par jour répartis en dehors des heures de jeûne. Les résultats de l'étude ont montré a-t-elle encore souligné, que les apports caloriques durant ce mois sont très importants et dépassent généralement les normes requises. Elle signale que le repas du s'hor est considéré comme le petit-déjeuner et représente près de 30% de l'apport calorique journalier, contre 60% pour le f'tour. Ce qui représente entre 2500 à 3400 kilocalories avec une proportion très élevée des glucides (boissons sucrées, confiseries, etc.) à près de 66% alors que la norme admise est de 50 à 55% pour l'apport journalier. «Ce qui représente un sérieux problème de santé publique, notamment de surpoids et d'obésité qui touchent de plus en plus les jeunes dans notre pays», a souligné le Pr Bouchenak. Et de déplorer une faible consommation d'eau, qui a tendance à être remplacée par des boissons gazeuses et sucrées dont les valeurs caloriques dépassent l'entendement. Elle recommande ainsi, pour le mois de jeûne d'avoir deux repas et une collation, le premier avant le lever du jour, le second à la rupture du jeûne puis une collation deux à trois heures après. Comme elle a insisté sur l'importance de ne pas sauter le repas du s'hor. «Ce repas permet à l'organisme de faire des réserves pour pouvoir y puiser l'énergie dont il a besoin dans la journée. Il devra contenir une source de glucides complexes (céréales), des protéines ainsi qu'un produit laitier afin d'atténuer la sensation de faim durant la journée», a-t-elle encore conseillé, tout en appelant à diversifier l'alimentation. Aussi, il faut maintenir une bonne hydratation et boire un minimum d'un litre et demi d'eau ou autres boissons peu sucrées préparées à la maison, entre le coucher et le lever du soleil. Maintenir une activité physique (marche ou footing) est aussi recommandé, comme il est important de se consacrer du repos au cours de la journée. Le Pr Bouchenak a rappelé que le jeûne du Ramadhan permet avant tout de conserver sa santé et de ressentir les conditions de vie habituelles des nécessiteux.