La ministre de l'Education nationale, Mme Benghebrit, a insisté sur la nécessité de trouver un consensus pour éviter les grèves répétitives au cours de l'année. Il n'a jamais été question de supprimer des matières des épreuves du baccalauréat. Notre idée de réforme de cet examen décisif est de réduire le nombre de jours d'examen, en anticipant des épreuves en 2e année secondaire.» C'est ce qu'a déclaré Nouria Benghebrit, ministre de l'Education nationale, lors d'un passage sur la chaîne télévisée privée Echorouk TV. La minitre qualifie la polémique autour de la suppression de la langue arabe et des sciences islamiques du baccalauréat d'«insensée et sans aucun fondement». «La réforme de ce passage crucial dans le cursus scolaire est plus qu'une nécessité. Cet avis est partagé par bon nombre d'acteurs, y compris le Premier ministre ; à commencer par la suppression du seuil des cours pour arriver à la réduction de la durée de l'examen, et ce, en programmant des épreuves anticipées», a-t-elle expliqué. La ministre est revenue sur la polémique de l'introduction de la langue dialectale dans la scolarisation, en insistant sur la déculpabilisation des enseignants qui y ont recours pour se faire comprendre. «Le recours à la langue maternelle est loin de porter préjudice à la langue arabe, bien au contraire. D'après les rapports de l'Unesco, c'est un moyen facilitateur, permettant une entrée en douceur dans l'apprentissage sans brusquer l'enfant et c'est aussi un gain de temps. A partir de cette rentrée scolaire, les enseignants du préscolaire ont la liberté de recourir à la langue maternelle comme moyen d'apprentissage», a-t-elle souligné avant de saluer l'initiative de Louisa Hanoune, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, qui ne s'est pas laissée entraîner dans cette polémique, mais lui a directement demandé des éclaircissements sur cette nouvelle idée avant de la soutenir. Mme Benghebrit a insisté sur la nécessité de trouver un consensus pour éviter les grèves répétitives au cours de l'année. «Je ne conteste pas le droit à la grève, mais plutôt son incidence sur la scolarité des enfants. Dans le secteur de l'éducation, tous les acteurs sont dans l'obligation d'accomplir leur mission et de veiller sur le respect du calendrier et du programme pré-établi», insiste-t-elle. Pour elle, il existe plusieurs moyens de protester sans pour autant toucher à la scolarité des enfants, comme porter un brassard. Pour la ministre la notion de «grève illimitée» est inconcevable, et les syndicalistes pourraient faire la grève pour un, deux ou trois jours au grand maximum. «Lorsque l'on a fait une étude sur l'impact de ces grèves, nous avons constaté que sur les 10 dernières années, les élèves ont perdu deux années d'enseignement. Ce qui est très grave, d'où la nécessité de trouver un terrain d'entente avec les syndicats pour éviter ces interruptions répétitives des cours», relève-t-elle. S'exprimant, par ailleurs, sur le problème de la surcharge des classes, la ministre a indiqué que le phénomène est loin d'être éradiqué en raison de la politique de relogement et la grande mobilité des populations vers les zones intérieures, où le taux de natalité est élevé. Ce problème risque de durer longtemps, malgré la politique de réalisation de nouveaux établissements menée il y a déjà quelques années.