La sympathique localité de Hammam Beni Haroun, située au nord de Mila, à la lisière de la limite territoriale avec la wilaya de Jijel, a toujours été connue pour ses rôtisseries de brochettes, sa route de la corniche et sa source thermale aux multiples vertus thérapeutiques. Incrustée au milieu de pics aiguisés qui la protègent des rayons solaires brûlants de la mi-journée, Hammam Beni Haroun est la destination quotidienne, durant toute l'année, de dizaines de pêcheurs à la ligne et d'amateurs des sources thermales. Mais l'agglomération s'anime encore plus en été, avec ses milliers d'estivants qui y descendent pour des besoins divers. En effet, les vacanciers d'un jour qui se rendent sur les plages jijeliennes ou qui en rentrent ne peuvent se passer d'une halte à Hammam Beni Haroun. Ils y descendent qui pour déguster les succulentes brochettes braisées, qui pour se faire prendre en photo sur la route de corniche qui surplombe la source thermale, et qui encore pour acheter des souvenirs dans les étalages d'objets d'art bien garnis en curiosités qui longent la route. Affluence propice à l'essor commercial Les centaines d'estivants qui s'arrêtent chaque heure à Hammam Beni Haroun constituent un véritable levier économique pour la région. Malgré leur nombre, une vingtaine environ, les rôtisseries du coin arrivent difficilement à satisfaire leurs clients. Elles sont, à longueur de journée, et jusqu'à des heures tardives de la nuit, prises d'assaut par des groupes d'estivants ; ce qui met invariablement les gérants de ces établissements dans l'incapacité de faire face correctement à une clientèle à la fois nombreuse et pressée. Certaines rôtisseries, comme celle d'Errim El-jamil par exemple, emploient plus d'une trentaine de personnes et sont dotées de plus d'un foyer pour griller les brochettes, sans jamais réussir le pari de satisfaire leurs hôtes d'un moment. Cette affluence a favorisé le développement d'une multitude de métiers de saison, œuvre de jeunes débrouillards notamment. En effet, si les revendeurs de figues de Barbarie et de maïs cuit sur le gril font partie du décor de l'agglomération en période estivale, la nouveauté, cette année, consiste en l'ouverture de plusieurs commerces d'objets dont on a besoin sur les plages, comme les bouées, les barques gonflables, les ballons de beach-volley, les lunettes et les crèmes solaires, les casquettes, les chapeaux de paille, les shorts, etc. Bref, des dizaines de jeunes tirent, désormais, leur pitance quotidienne de ces activités de saison. La circulation routière, le maillon faible du coin Si la respectable affluence que connaît la localité ne cesse de faire le bonheur des commerçants, elle est le facteur n°1 de tous les problèmes de la circulation routière qui affectent la région. En effet, la route de la corniche qui traverse la localité, à peine large pour permettre le croisement de deux voitures, ne suffit plus pour le drainage de l'incroyable flotte de véhicules qui transitent par là. Aussi, l'agglomération est-elle congestionnée à longueur de journée par des bouchons qui s'étirent sur des kilomètres. En une heure de temps (jeudi 20 août entre 15h et 16h), on a comptabilisé le passage, dans les deux sens, de 2140 voitures par la RN27 qui traverse l'agglomération, dont des centaines de camions de gros tonnage rentrant du port de Djen Djen, avec leur charge de voitures ou d'engins neufs, ce qui fait paraître la localité encore plus étroite qu'elle ne l'est dans la réalité. Considérée comme l'un des points noirs les plus durs du réseau routier de la wilaya de Mila, la route de la corniche de Hammam Beni Haroun est au centre des préoccupations du commandement de la Gendarmerie qui y envoie, de jour comme de nuit, des rondes motorisées pour aider à fluidifier le trafic routier.