C'est un fait, le chiffre 13 peut aussi porter bonheur. 13 ans que la ville de Béjaïa abrite ce laboratoire d'image et de son organisé par l'association Project'heurts, à la tête, le toujours rigoureux Abdenour Hochiche accompagné d'une magnifique équipe de jeunes bénévoles. Cette année, Hochiche et Lilia Aoudj ont sélectionné 35 films, dont 12 documentaires, 18 courts métrages et 5 longs métrages de fiction. Nous attendons pas moins d'une vingtaine de réalisateurs, le toujours très actif atelier de réécriture de scénarios (Côté Courts) et, nouveauté, un espace de rencontre entre porteurs de projets et producteurs, intitulé «Béjaïa film laboratoire». L'objectif est de créer «des rencontres internationales de coproduction et, en deuxième étape, créer un marché du film à dimension maghrébine, africaine et même internationale afin de débloquer le potentiel économique d'une industrie cinématographique algérienne en devenir». Et les films ? Du lourd avec en ouverture le très important docu de Nassima Guessoum, 10949 femmes, Malek Bensmail avec Contre-pouvoirs, le retour de Rabah Ameur-Zaimèche avec le mystique et épuré Histoire de Judas, le violent et fulgurant Fièvres, du Marocain Nabil Ayouch, les intrigants Je suis un peuple et Voyage en Barbarie et d'autres films qui vont, pari tenu, provoquer des débats toujours aussi intenses. S'il fallait retenir une image, ce serait celle qui clôt la (très belle) bande-annonce imaginée par Lilia Aoudj et dans laquelle sont gravés ces quelques mots : le cinéma vous regarde. A Béjaïa, cela fait 13 ans que le cinéma a élu domicile. 13 ans qu'il nous regarde…