rendez-vous n Président de Project'heurts, Abdenour Hochiche n'a pas caché son désappointement, malgré sa volonté de fer de tenter, avec son staff, de pérenniser cette manifestation cinématographique et artistique devenue incontournable pour la ville de Béjaïa et les en-têtes de la caméra. Il n'aura eu de cesse de répéter au cours de la conférence de presse qu'il a tenue, hier à la Cinémathèque d'Alger, que des moyens financiers dérisoires sont utilisés pour faire vivre ces rencontres annuelles. Mais il ne désespère pas de trouver des sponsors et a fait appel aux chaînes de télévision privées pour qu'elles s'investissent dans l'industrie du cinéma. Il en fera autant avec les entreprises privées, afin qu'elles aussi participent au développement du marché du film avec une politique de sponsoring. Près de 35 films sont programmés au cours de ces journées cinématographiques qui vont durer du 5 au 11 septembre, alors que l'association avait reçu pour cette édition 2015 plus de 300 films, soit le double par rapport à 2014. C'est dire que les 13 années d'existence de Project'heurts ont semé de la bonne graine cinématographique et que l'équipe organisatrice, à sa tête Abdenour Hochiche, continue contre vents et marées à rester engagée dans son orientation culturelle et artistique. Le trio -Leïla Aoudj, Amine Hattou et Abdenour- a insisté sur les nouveautés de cette édition, à savoir la mise en place d'un forum sur la production, baptisé «Béjaïa film laboratoire».Une première qui consiste à faire rencontrer des porteurs de projets cinématographiques et des bailleurs de fonds en vue d'un partenariat sur le développement du marché du film. La deuxième innovation est la rediffusion des longs métrages à la Cinémathèque, le lendemain de leur projection, permettant ainsi à un large public cinéphile de pouvoir profiter de ces journées. Longs métrages, documentaires, moyens métrages sont attendus, avec la participation d'au moins 80 % des réalisateurs qui auront tourné notamment au Maroc, en Tunisie, Indonésie et en France. Attendues par le public, ces rencontres prévoient la première projection en Algérie de plusieurs œuvres algériennes, dont «Contre-pouvoirs», de Malek Bensmaïl, «Serial K», de Amine Sidi Boumediène, ou encore «Bla cinéma», de Lamine Ammar Khodja. Plusieurs courts métrages, représentant plus de la moitié de la programmation, seront présentés au public, en plus de quelques longs métrages, dont «Fièvres», du Marocain Hicham Ayouch, «Histoire de Judas», du cinéaste algérien Rabah Ameur Zaïmèche, et «Aujourd'hui», du Sénégalais Alain Gomis. La soirée d'ouverture se fera avec le film de Nassima Guessoum, «10 949 femmes». A noter que l'exposition «Chawari 3» fera le déplacement du square Port-Saïd (Alger) vers Béjaïa avec la bénédiction de Samir Toumi, initiateur de «La baignoire». Les auteurs seront conviés à une rencontre avec des réalisateurs et des directeurs de la photographie pour débattre des liens entre le cinéma et la photo. Café-ciné, master class (un atelier d'écriture de documentaires sera animé par le réalisateur Malek Bensmaïl) et tables rondes sont au programme pour ne pas déroger à la tradition béjaouie. L'état des lieux sur le cinéma africain fera l'objet d'une table ronde animée par le réalisateur malien Cheikh Oumar Sissoko, président de la Fédération panafricaine des cinéastes.