Dans plusieurs quartiers, des habitants se sont permis d'ériger des « dos d'ânes » sur les routes passant à proximité de leurs domiciles, sans aucune autorisation. Circuler sur le bitume dans les rues de Bordj Bou Arréridj ressemble de plus en plus à un parcours du combattant. En en plus des nids de poules, l'installation anarchique des «dos d'âne» sur les routes se répand dans tous les quartiers de la capitale des Bibans. On dénombre plus d'un millier de ralentisseurs à travers la ville de Bordj Bou Arréridj et rares sont ceux qui répondent aux normes. Ces derniers, différents les uns des autres, sont, parfois, en béton, en goudron, en tôle ou encore en terre battue. En plus, c'est cette nuée de dos-d'âne, sur une distance très courte, qui soulève l'ire des conducteurs. A la cité Mahmouche, si «un concours des routes à dos d'âne» était lancé, prétendre à la médaille d'or, pardon au «dos d'âne d'or» ne serait pas un vain mot. Dans ce même quartier, il existe aujourd'hui un passage portant le nom de «Rue dos d'âne». Pourtant, il s'agit d'un axe très fréquenté qui relie plusieurs grands quartiers de la ville. «Censée me faire gagner du temps, cette route, au final, me fera plutôt perdre du temps chez le mécanicien et de l'argent pour les réparations», nous dira un chauffeur de taxi. Le phénomène gagne de plus en plus du terrain. Dans les quartiers, chacun y va de son «dos d'âne», histoire de prendre possession de la route ou de la rue, dictant au passage, ses desideratas aux automobilistes. Sans aucune expertise, sans autorisation préalable, des habitants creusent, dénaturent et endommagent les routes impunément, sous prétexte que : «Les gens roulent trop vite dans nos quartiers, alors qu'ici, c'est sur la route que nous faisons tout et c'est ici aussi l'aire de jeu de nos enfants, c'est leur terrain de jeu». Pourtant, la loi algérienne est claire. Selon l'article 27 de la loi 04-16 de 2004, seul le wali est habilité à autoriser la construction d'un ralentisseur. «Les ralentisseurs constituent des dispositifs matériels destinés à la réduction de la vitesse sur certaines voies. Leur mise en place ainsi que les lieux de leur implantation sont soumis à l'autorisation préalable du wali, sur proposition du président de l'Assemblée populaire communale. Les ralentisseurs doivent être implantés selon des normes et mesures unifiées à travers le territoire national», lit-on dans l'article en question. Ce texte et bien d'autres ne sont malheureusement pas respectés. Aucun service technique n'a osé, à ce jour, descendre sur le terrain pour constater ces anomalies. Des mesures sont à prendre au vu des dégâts. Toutes nos routes sont dégradées, il semble donc urgent de prendre les devants. Mais avant, la citoyenneté doit être rappelée à tous, afin de mettre fin à ces pratiques anormales.