L'anarchie est visible sur toutes les routes de la capitale. Les ralentisseurs sur la voie publique sont érigés de façon anarchique dans la capitale. Plusieurs communes, notamment les quartiers populaires, voient pousser comme des champignons au milieu des ruelles des dos-d'âne non conformes aux dimensions autorisées (longueur de 4 m et 10 cm de diamètre.) Pis encore, ces ralentisseurs sont édifiés par des riverains sans aucune autorisation de l'APC, avec du béton et non du goudron comme l'exige la réglementation. La raison principale motivant les riverains à placer ces dos-d'âne sont les accidents causés par les chauffards qui roulent à grande vitesse en pleine agglomération. Ces obstacles ne dissuadent pas les automobilistes qui ignorent le code de la route. C'est ce qu'affirme Djaffer Limam, adjoint-maire et chargé du service technique de la commune de Bachdjerrah : «Notre mairie essaye de satisfaire le citoyen, parfois même au mépris de la loi. Il ne faut pas oublier que ce dernier nous a élus. On doit donc le protéger du mieux qu'on peut et surtout des chauffards.» Et d'ajouter : «Jamais personne ne s'est plaint de ces dos-d'âne anarchiques. Pour l'heure, il n'y a eu aucune réclamation pour les enlever.» En évoquant le sujet des normes et des plaques de signalisation, Djaffer Limam nous explique : «Ce n'est pas l'APC qui a posé ces ralentisseurs, donc ce n'est pas à elle d'assumer la responsabilité des normes.» Du côté de la commune de Birtouta, la route wilayale 214 de Baba Ali menant vers Bougara compte 14 dos- d'âne sur seulement 3 km. Placés anarchiquement sans aucun respect des normes, ils occasionnent beaucoup de gêne aux automobilistes. Interrogés à propos de ces ralentisseurs, Ali Moussa, vice-président de l'APC, nous affirme : «La pose de ces dos-d'âne n'est pas de notre ressort, mais de celui de la Société des travaux publics (STP).» S'agissant des dos- d'âne dans les quartiers et les ruelles, même son de cloche. «Nous devons satisfaire le citoyen, même si c'est au détriment de la loi, malheureusement», lance le vice- président. L'APC de Birtouta nous informe de sa volonté de moderniser le réseau de circulation, et ce, après avoir fait part de ses besoins en ralentisseurs et de passages cloutés à la fois auprès de l'Egctu il y a plus d'un mois, mais l'APC attend toujours. Le vice-président précise que le respect des normes revient cher, car la quantité de goudron utilisé est importante si l'on veut s'en tenir aux dimensions exigées par la loi. La situation est plus ou moins maîtrisée à Hussein Dey. Le phénomène des ralentisseurs est moins répandu. La rue Mohamed Douba fait exception. Joint par téléphone, M. Sedrati, le P/APC d'Hussein Dey, a insisté sur le respect de la loi, en certifiant qu'il est strictement interdit à tout citoyen de poser un dos-d'âne sans son autorisation ; dans le cas contraire, la mairie se charge immédiatement de le détruire. Toutefois, le citoyen peut saisir l'APC par écrit pour le maintien de ces ralentisseurs. La direction des travaux publics décline toute responsabilité. Le rôle de la direction des travaux publics est l'assistance et le suivi technique dans l'installation des ralentisseurs de façon légale à la sortie des écoles, sur les grands axes routiers ou non loin des sorties des services publics, nous précise le chef de service, Ouafi Djaffer. «Les ralentisseurs non conformes ne sont pas de notre ressort, seul le maire est habilité à intervenir au niveau de la commune dont il est le premier responsable», ajoute le chef de service. Il fait part de la bonne volonté de la DTP d'améliorer le réseau routier dans l'Algérois, car actuellement la direction des travaux publics recense et diagnostique les points noirs des routes. La DTP a déjà procédé au goudronnage dans la commune de Bachdjerrah, à Tifrit Lahlou, en détruisant plusieurs dos-d'âne. «Mais le suivi doit être assuré par le maire», réitère le chef de service.