Après Habib Ayoub et Kamel Daoud, le prix de l'Escale littéraire a récompensé hier soir, pour sa 3e édition, Leïla Hamoutene. El Watan Week-end était dans le jury et dans la salle. «C'est un vrai coup de cœur. Je trouve que c'est un très beau livre qui parle de l'Algérie au temps de la colonisation. Mais ce que j'ai aimé par-dessus tout, c'est qu'il met en avant la femme. Tout le monde dit que c'est une priorité, personne ne le fait. Et si ma voix peut compter, et si je peux contribuer à cette initiative, je le ferais.» Avec sept votes (sur huit), dont celle du président du jury, l'écrivain Akli Tadjer, Leïla Hamoutene a remporté, hier, le prix de l'Escale littéraire pour son roman Le Châle de Zeineb, publié chez Casbah Editions. La cérémonie s'est déroulée hier soir à l'hôtel Sofitel d'Alger, initiateur de ce prix littéraire qui se tient dans plusieurs de ses hôtels dans le monde, en présence de Marek Skolil, ambassadeur de la délégation de l'Union européenne, partenaire de l'événement. «A l'origine, le groupe Sofitel a créé un événement qui s'appelle «Les écrivains voyageurs». Dans ce contexte, le groupe a envoyé des auteurs, qu'il considère comme importants, dans un Sofitel pour écrire une nouvelle. C'est là que j'ai été sollicité pour écrire une nouvelle sur Alger, parue dans le journal Le Figaro, précise Akli Tadjer. Sachant que ce prix existe déjà au Maroc, je me suis penché sur la possibilité de l'exporter en Algérie. C'est ainsi que cette distinction a vu le jour dans ce pays où la littérature est très dynamique mais il n'y a pas ou peu de prix littéraires.» Ce prix est organisé en Algérie pour la troisième année consécutive en collaboration avec les écrivains Akli Tadjer et Denis Labayle ainsi que de nombreuses maisons d'édition : Barzakh, Apic, Alpha, Anep, Enag, Casbah ou encore Dar El-Othmania. Pour cette troisième édition, cinq romans avaient été sélectionnés en short-list aux côtés du Châle de Zeineb : Chawki Amari pour L'Ane mort, Youcef Tounsi pour Face au silence des eaux, Kamel Bouayed pour Le dernier des Livres, Ahmed Benzelikha pour La Fontaine de Sidi Hassan. Cette année encore, le jury — composé de spécialistes des médias et de la littérature, notamment Nadia Sebkhi, Youcef Sayah et Mélanie Matarese — a récompensé deux œuvres : le prix de l'Escale littéraire d'Alger pour le roman qui a subjugué — Le Châle de Zeineb — et le prix Coup de cœur du jury pour le roman Face au silence des eaux. Prix Assia Djebar «Ce qui rend ce prix très fort c'est que les membres du jury ont un dénominateur commun. A ce moment précis, on ne se dit que finalement, notre avis n'est pas vain mais il est appuyé par l'avis des autres», explique Nadia Sebkhi, elle-même auteure et directrice de la revue littéraire Livrescq. «En Algérie, il faut des prix comme celui-là pour que le livre devienne visible. Je me réjouis d'ailleurs que durant le prochain Salon international du livre d'Alger, le prix Assia Djebar récompensera un premier lauréat.» Youcef Sayah, l'animateur des émissions littéraires «Papier bavard» et «Expression livre», la rejoint : «Chez nous, où l'industrie du livre n'est pas encore organisée, un tel prix peut encourager les écrivains.» L'écrivain Denis Labayle ajoute : «Avoir un prix peut aussi renforcer les liens entre l'auteur et sa maison d'édition. Elle aura encore plus confiance en lui et en ses écrits et n'aura pas la moindre contrainte à publier ses prochains ouvrages.» Le lauréat empochera un chèque de 300 000 DA grâce au soutien des sponsors Air Algérie, BNP Paribas, Eurl Saida, Gras Savoye Algérie et l'association Coup de soleil, et assistera au salon du Maghreb des livres, à Paris en février prochain.