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Montpellier : clôture du Cinémed
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Publié dans El Watan le 07 - 11 - 2015

Clap final sur la 37e édition du Cinémed de Montpellier avec le verdict des différents jurys. Comme chaque année, les spectateurs ne sont que très rarement satisfaits des films distingués.
Une raison qui a conduit le festival à s'associer au journal régional Midi-Libre pour créer le Prix du Public. Et, cette année, c'est le film du Franco-Algérien Farid Bentoumi, Good luck Algeria, qui a eu les faveurs des cinéphiles, un film très vivant qui dégage de la fraîcheur et bat en brèche la morosité engendrée par la crise qui frappe tout le monde. Le public a été sensible à la thématique du retour vers les vraies valeurs perdues à cause de la consommation effrénée : la solidarité, l'amitié, la persévérance et la tolérance.
Tout cela servi par une brochette d'acteurs généreux et talentueux. Comment ne pas saluer la prestation de Sami Bouadjila, aux côtés de Chiara Mastroianni, qui a révélé son potentiel comique extraordinaire, registre où il est rarement employé ? Dans ce film, on le voit déployer, avec son associé Stéphane, ancien champion de ski, un trésor de stratégies pour sauver leur entreprise de la faillite. Ils veulent continuer à fabriquer des skis de qualité en faisant vivre quelques familles de la vallée où est installée leur entreprise et lutter ainsi contre les grands mastodontes qui avalent tout sur leur passage. Pour s'en sortir, Sami doit concourir sous les couleurs de l'Algérie dans l'épreuve de ski de fond aux Jeux olympiques. Il retourne en Algérie pour concrétiser ce rêve et découvre des réalités nouvelles qu'il n'a pas eu l'occasion de voir surgir. Cette ignorance, confrontée à ses bribes de souvenirs, lui permet de sauver l'essentiel et de se rapprocher d'une partie de sa famille restée en Algérie.
L'autre film algérien qui a retenu l'attention du public est Maintenant, ils peuvent venir, de Salem Brahimi, œuvre adaptée du roman éponyme d'Arezki Mellal. Une adaptation très réussie grâce à un Amazigh Kateb hors-normes et époustouflant dans un film qui a emballé le public.
Le défi était de taille. Comment parler de la décennie noire, de ses milliers de victimes et du fameux «Qui tue qui ?» avec des images significatives et en restant toujours dans la nuance. De l'avis du public, nombreux aux deux projections du film, le propos était juste et le film réussi au-delà de toutes les espérances. Le réalisateur a montré qu'il avait du talent et que son casting a été à la hauteur de cette œuvre romanesque très pertinente. Pour revenir aux deux acteurs principaux, à savoir Amazigh Kateb dans le rôle de Nourredine, et Rachida Brakni dans celui de Yasmina, on peut dire, sans se tromper, que le réalisateur a trouvé le couple idéal. Ceux qui connaissent le roman se souviennent surtout des monologues intérieurs du narrateur.
A l'écran, toute cette vie intérieure transparaît dans les expressions, les gestes et les déambulations dans un Alger chaotique qu' Amazigh Kateb nous fait ressentir avec beaucoup de finesse. Un film qui sortira dans les salles françaises en mars 2016, au même moment que Good luck Algeria et que l'on espère voir bientôt programmé en Algérie.
La déception est venue du film Mista, de Kamel Laïche. On a l'impression que le réalisateur et son équipe sont tombés dans les travers de certains téléfilms de la télévision algérienne des années quatre-vingts. Jeu décousu des acteurs, dialogues abscons avec cette troisième langue, ni classique ni dialectale, sans oublier que ces mêmes dialogues sont truffés de propos moralisateurs primaires que même un enfant de six ans ne peut entendre.
Le film présente aussi des longueurs cinématographiquement injustifiables, comme cette scène initiale d'une tentative de suicide que le réalisateur met en place pour donner le ton du film et qui dure vingt minutes sur un film d'une heure et demie ! Le spectateur n'a pas besoin d'autant d'artifices et de mise en train, il est assez intelligent pour comprendre certaines choses.
Autre déception avec le documentaire de Naja Harek, d'origine algérienne, et intitulé Ma famille entre deux terres. Le risque dans ce genre d'entreprise filmique, c'est de parler de soi et de sa famille sans le recul nécessaire et avec des propos verbeux. Les frères et sœurs, intervenant dans le documentaire, parlent d'une Algérie qui n'existe pas, comme si le curseur de l'histoire s'est arrêté pour cette famille dans les années soixante, au moment où le père est arrivé en France. Malgré les allers-retours fréquents entre les deux rives, les protagonistes semblent passer à côté de l'essentiel et des évolutions qu'a connues la société algérienne. On comprend pourquoi certains festivals en Algérie ont été réticents à le projeter.
En revanche, Farid Bentoumi, qui a concouru dans la catégorie des courts métrages avec son film Un métier bien, a séduit le jury du jeune public qui lui a décerné son prix.
Ce film parle de la débrouillardise de certains jeunes des quartiers défavorisés en France et comment ils prennent leur destin en main pour sortir de la relégation sociale. Un éloge à l'inventivité. Un autre film a obtenu la mention spéciale de ce jeune jury du court métrage, c'est Murmures de Vénus de Ghizlane Assif qui nous vient du Maroc. Une idée originale où l'on voit des femmes se confesser sous l'œil bienveillant d'un photographe.
Le festival a été aussi très riche avec ses avant-premières. On pourra retenir dans cette catégorie le film de la tunisienne Leyla Bouzid qui a présenté A peine j'ouvre les yeux, film sur la jeunesse tunisienne instruite et très férue de nouvelles technologies et de musique. Très remarqué à la Mostra de Venise, ce film suit les péripéties d'une jeune bachelière qui répond au doux prénom de Farah dans une Tunisie en pleine effervescence à la veille de la chute de Ben Ali. La réalisatrice retranscrit à l'écran tout ce bouillonnement. Là aussi, le public a découvert une brochette d'acteurs jeunes et talentueux. Rappelons que Leyla est la fille du grand cinéaste Nouri Bouzid. Les films de Tony Gatlif ont été aussi à la hauteur de l'hommage que lui a rendu le festival.
Tout est bon dans sa filmographie, surtout le film Transylvania, un road-movie qui se passe en Roumanie et où l'on découvre Zingarina, ivre de musique et de violons tziganes, qui vient de France et recherche un homme qui a été expulsé.
Asia Argento se surpasse dans un rôle de femme obsédée, une Adèle H. des temps modernes. Lors de son périple, elle fait la connaissance d'un Allemand, Tchalango, qui se livre à un pillage en règle du patrimoine tzigane. Le mélange entre musique entraînante et histoire d'amour hallucinante donne au film une dimension très particulière et très poignante.
Pour revenir aux documentaires, Roshmia, du Palestinien Salim Abu Jabal, évoque cette entreprise incessante d'expropriation des Palestiniens par l'Etat israélien.
Ou le déracinement comme moyen de produire une cassure irréversible entre un peuple et sa terre. Pour le dernier jour et avant d'annoncer le palmarès, le public a eu droit à la projection en avant-première du film documentaire Demain, de Mélanie Laurent et Cyril Dion. Les deux compères présentent à travers des expériences concrètes la possibilité de vivre autrement sans consumérisme effréné. Un hymne à l'écologie et au retour à la nature en prenant son destin en main au-delà des multinationales. C'est aussi un film sur le pouvoir des citoyens de changer les choses grâce à des actions simples.
Le film de clôture, Latin-lover, est un hommage au cinéma italien d'antan, avec une prestation, là aussi sublime, de l'actrice espagnole Candela Penâ. Le dimanche vers deux heures du matin, après la réception finale, les lampions s'éteignent un à un sur ce lieu magique qu'est le Corum, grand centre de conférences qui comporte trois grandes salles de cinéma.
Dehors, la nuit est fraîche, et tout le monde remet sa veste ou son gilet pour rejoindre les bras de Morphée. Mais comme c'est Halloween, cette tradition américaine désormais implantée ici, on a l'impression que le festival se poursuit à ciel ouvert. Ainsi, comme dans un monde onirique sans limite, des personnages vus sur les écrans s'incarnent dans la réalité pour continuer leur cinéma. On se rend compte qu'au fond, le cinéma ne s'arrête jamais, qu'il est partout et fait partie de la vie quotidienne.


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