La ministre de l'Education nationale ne semble pas découragée par le refus de certaines formations syndicales de signer la charte de stabilité dans le secteur. «Nous avons décidé d'accorder un délai de quelques jours pour permettre aux partenaires sociaux d'enrichir la mouture», a déclaré hier Nouria Benghebrit, en annonçant que le texte sera signé durant la dernière semaine de ce mois de novembre. L'annonce en a été faite en marge de la réunion des commissions chargées de la lutte contre la violence en milieu scolaire et des cours payants. La ministre, qui déplore le ton menaçant de certains syndicats, affirme que son département vise toujours a créer le consensus autour d'un même protocole afin d'aboutir à la sérénité nécessaire au bon déroulement de l'année scolaire. Mme Benghebrit soutient par ailleurs que les syndicats — dont le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) — ont parfaitement le droit de se démarquer. Et d'ajouter que son département tient au principe du dialogue ; ainsi, chaque dépôt de préavis de grève sera suivi par une étape de négociation et le ministère se réserve le droit de recourir aux lois et à la réglementation en cas d'échec, a-t-elle rappelé. Mme Benghebrit révèle que deux syndicats ont déjà enrichi le texte et s'est dite «confiante» quant à la bonne foi de ceux qui veulent signer, ce qui signifieque «nous sommes d'accord pour aller vers une école de qualité». «Cela exige certainement des conditions, dont l'une est la stabilité», a-t-elle soutenu. Violence en milieu scolaire : la police associée Concernant la violence en milieu scolaire, Mme Benghebrit annonce une série de mesures adoptées en conclusion des travaux de la commission chargée de ces aspects. En plus de l'élaboration d'une liste des écoles souvent confrontées aux actes de violence, la ministre annonce un travail en concertation avec la Direction générale de la Sûreté nationale. Une rencontre se tiendra mercredi entre les représentants de son département et ceux de l'Intérieur, pour peaufiner des mesures concrètes afin de renforcer la sécurité à proximité des établissements listés. Pour la ministre, il est impératif de rompre avec le discours encourageant la violence au quotidien et agir avec la rigueur nécessaire contre le discours complaisant avec la violence. Pour cela, une révision du règlement intérieur des établissements scolaires est envisagée, ainsi que le recrutement de 4130 superviseurs de sécurité et 670 conseillers d'orientation. La responsabilité des directeurs d'établissement dans la situation des écoles n'est pas à nier, estime la ministre. Concernant les cours de soutien, la ministre s'indigne que ce «fléau touche même le primaire». La ministre promet des mesures contre la nature actuelle des sujets favorisant la reprise des cours au détriment de la compréhension, de l'analyse et de la synthèse. Sur un autre plan, la ministre annonce la généralisation de la session de rattrapage au profit des redoublants de 1re année secondaire et les élèves de 2e et 3e AS ayant obtenu entre 9 et 9,99/20. Interrogée sur le calendrier des examens, dont le bac, qui coïncidera avec le mois de Ramadhan, Mme Benghebrit a été intransigeante : «Il n'est pas question de réviser le calendrier des examens.» Et de rassurer les candidats du sud du pays de doter les classes en climatiseurs et les écoles en groupes électrogènes.