Les vedettes de la journée mouvementée qu'a connue, hier, l'Assemblée populaire nationale à l'occasion du vote du PLF 2016 sont au nombre de quatre. Multiples interventions, échanges violents avec des ministres et reproches aux députés FLN… Les vedettes de la journée mouvementée qu'a connue, hier, l'APN à l'occasion du vote du projet de loi de finances 2016 sont au nombre de quatre. Appartenant à des partis de l'opposition qui ont réussi à sortir l'hémicycle de sa monotonie habituelle, ces élus étaient en effet les plus visibles. Pas en raison de leur corpulence — domaine accaparé, pour toujours, par le député FLN Baha Eddine Tliba —, mais par leur engagement à dénoncer le contenu de ce projet qualifié de «coup d'Etat contre le peuple algérien». Il s'agit d'abord de Ramdane Taâzibt, élu du Parti des travailleurs (PT) pour la circonscription d'Alger. Un peu chauve et trapu, l'homme s'est illustré durant la journée d'hier. Arborant un drapeau national, il s'est montré comme le chef d'orchestre de «la rébellion contre l'oligarchie». Son nom est revenu plusieurs fois dans l'hémicycle. En l'absence de la plus grande polémiste, en l'occurrence la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, c'est lui qui a assumé ce rôle. Il a été le député qui a proposé le plus grand nombre d'amendements (une dizaine). De ce fait, c'est lui qui est intervenu le plus pour tantôt dénoncer le projet, tantôt polémiquer avec «des ministres oligarques». Sa cible, cette fois-ci, est le ministre de la Jeunesse et des Sports, Ould Ali Lhadi, qu'il a qualifié de tous les noms dans un échange verbal virulent avec lui, à l'ouverture de la plénière. «N'ti Ya chaba (toi la belle) ! Vous venez d'arriver au gouvernement et vous voulez vendre Mobilis», lance-t-il à la jeune ministre de la Poste et des TIC, Houda Feraoun, dans la foulée d'un réquisitoire contre le bradage programmée des entreprises publiques. Comme lui, sa collègue au sein du parti, Nadia Chouitem, s'est également distinguée. L'élue de la circonscription d'Alger a présenté six amendements, talonnant ainsi Ramdane Taâzibt. Dans ses interventions pour défendre ses amendements, tous rejetés par la commission des finances et la majorité FLN-RND, la députée s'attaque, elle aussi, au ministre de la Jeunesse et des Sports en le qualifiant de «Kabyle de service». Virevoltante, Nadia Chouitem ne s'est pas arrêtée, tout au long de la journée, de dénoncer «les graves retombées de ce projet de loi de finances sur le pays et le citoyen». Elle était aussi en tête de cette action spectaculaire qui a marqué l'APN. Deux autres députés se sont également illustrés durant cette journée. Le premier est Lakhdar Benkhellaf, élu du FJD de Abdallah Djaballah et représentant de la wilaya de Constantine. Auteur de plusieurs amendements, l'homme a participé également activement à l'action d'hier, en manifestant à l'intérieur de l'hémicycle et en multipliant les déclarations à la presse à l'extérieur. Youcef Khababa, député de l'Alliance pour l'Algérie verte (AAV), représentant la wilaya de Bordj Bou Arréridj, a également marqué sa présence en intervenant plusieurs fois pour défendre ses amendements et soutenir ses collègues protestataires. Ces derniers ont fait preuve, pour la première fois à l'APN, d'une solidarité sans faille.