Le lit de la Soummam fait l'objet d'agressions depuis plusieurs mois. L'entreprise chinoise CRCC y dépose, depuis le début du chantier de la pénétrante autoroutière, des amas de déblais provenant des terrassements de la piste de l'autoroute. Le constat est le même tout le long de l'oued. A Akhenak (Seddouk), Akhenfour (Ouzellaguen), Aftis (Souk Oufella), Aghrnouz (El Flaye) et partout ailleurs, des tonnes de terre sont jetées dans le lit de la Soummam, créant des plateformes squattées par des particuliers à certains endroits, sans se soucier du péril que cela représente. A Sidi Aïch, près du pont dit des Italiens, où le lit se divise en deux cours, le deuxième chenal est devenu pratiquement un remblai. Si cette situation perdure, d'après des initiés dans le domaine, plusieurs villes – situées en bas-fond de la Soummam – et des terres agricoles risquent d'être inondées en cas de fortes précipitations. L'entreprise chinoise chargée du projet de la pénétrante agit ainsi pour des raisons économiques afin d'éviter des frais supplémentaires relatifs au transport. Devant le laxisme des autorités, notamment le silence des élus des communes touchées, c'est toute la région qui risque de revivre le scénario de décembre 2002 et d'avril 2003. Quelques quartiers de la ville de Béjaïa, tels que Iryahen, courent un énorme danger surtout au cas où un lâcher du barrage de Tichy Haf serait nécessaire.