Il suffit d'une importante pluviométrie sur la région pour que des éboulements de terrain en série se produisent. S'il est difficile, voire impossible, d'établir la comptabilité des dégâts relatifs à ce fléau, il n'est sûrement pas moins admis que les pertes se chiffrent à des centaines de millions de dinars. Les glissements de terrains ont fait trop de mal à Mila. La preuve étant qu'à chaque glissement de terrain, les routes surtout, sont remises à l'état à coups d'enveloppes financières faramineuses. Les routes nationales (RN) et les chemins de wilaya (CW) desservant la capitale de la wilaya et surtout celles et ceux se trouvant à proximités de cette dernière (la ville de Mila), constituent l'illustration parfaite. Selon certains connaisseurs, tout le pourtour pentu de Milev, et jusqu'aux limites de Grarem Gouga, est affecté par ledit phénomène naturel. Il suffit d'une importante pluviométrie et chute considérable de neige pour que l'effritement des sols, dans toutes ces zones, produise l'émiettent de la terre et allant, des chutes de sol en masse. Il y a quelques années, un extraordinaire phénomène de glissement de terrain, exacerbé selon des spécialistes par des intempéries importantes, a transformé, cet hiver-là, tout le bourg de Sibari, en une zone déclarée sinistrée. En ces temps-là, cette petite agglomération de près de 400 bâtisses abritant quelque 560 familles, longeant le versant nord du barrage de Beni Haroun et dépendant administrativement de la commune de Grarem Goura, donnait un spectacle apocalyptique de fin du monde. Des façades de maisons largement fissurées, des dizaines de logis ébranlés et beaucoup d'autres partiellement englouties par le sol, tel était le constat de Sibari en cet hiver 2005, qui a marqué à tout jamais les mémoires des riverains. Les citoyens meurtris par ces insoutenables scènes doutaient durant ce temps-là de l'expertise d'un bureau d'études français car, selon ce dernier, «le terrain est accidenté et sujet à d'autres mouvements aux conséquences imprévisibles». Dix ans après, les habitants de Sibari ne sont pas près d'oublier leur cauchemar.