Un espace commercial situé parallèlement à la rue Belaboudi, créé dans le sillage d'un populisme rampant des premières années du multipartisme de façade, a totalement dénaturé l'aspect urbain de cette partie de la ville. Le lieu, spacieux et aéré qu'il était autrefois, offre actuellement une image hideuse de la cité. Et ce sont les locataires eux-mêmes qui se plaignent de ce lieu mal adapté à l'activité commerciale. «L'emplacement de ces locaux destinés à la vente des effets vestimentaires ne répond aucunement aux normes commerciales, voire sécuritaires», estime Mohamed, ancien marchand ambulant, qui y a trouvé refuge avec un associé. Les deux croient que ce marché, de par son exigüité et l'anarchie qui le caractérisent n'encourage guère l'affluence des clients. Des locaux trop près les uns des autres, des marches improvisées à l'entrée de chacun des commerces, un espace vente-étalage qui ne dépasse pas les 2 mètres carrés, des bousculades, des rats qui sortes des égouts, des toits en tôle ondulée et des câbles électriques pendants, tel est le triste décor de ce marché né dans l'informel. Des associations, notamment le CRI (Club de Réflexion et d'Initiative), ont dénoncé à maintes reprises cet état de fait, et plaidé en faveur d'une délocalisation de ces commerces, souhaitée par les commerçants avant la population. Nous lisons dans l'une de ses correspondances, ceci : «Dans cet espace très réduit se trouvent concentrées pas moins de 102 boutiques ; aucune issue de secours n'a été prévue et aucun commerce n'est doté d'aération ou d'extincteur ; en cas de sinistre, les secours seront presque impossibles». La même association préconise, à court terme, le renforcement des mesures de sécurité et le transfert de ce marché, à moyen terme.