Les 209 associations et fédérations sportives affiliées à la FIFA éliront, demain matin, le 9e président de l'instance footballistique mondial, lors d'un congrès extraordinaire qui se tiendra à Zurich (Suisse). Une élection sur fond de crise et de scandales, pour la succession du Suisse Joseph Sepp Blatter, démissionnaire de son poste le 2 juin 2015, quatre jours seulement après sa réélection pour un quatrième mandat. Une démission qui a fait suite aux grands scandales de corruption qui ont frappé la FIFA, avec notamment l'arrestation de plusieurs membres ou anciens membres de l'instance la veille du congrès électif, suivie de perquisitions au niveau du siège de l'instance, suite à une enquête enclenchée par la justice américaine, pour soupçons de «blanchiment d'argent et gestion déloyale» autour de l'attribution des Mondiaux 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar. La démission de Blatter entérinée, plusieurs prétendants annoncent leur intention de briguer le poste de la présidence en se portant candidats à l'élection qui aura lieu demain matin, dont le désormais ex-président de l'UEFA, Michel Platini, mais dont la candidature ne sera finalement pas retenue suite à sa suspension par le comité d'éthique de la FIFA. Au final, cinq candidats ont été déclarés éligibles le 26 janvier dernier : le prince jordanien Ali Ben Al Hussein (ancien vice-président de la FIFA), le Bahreïni cheikh Salman (président de la Confédération asiatique de football), le Français Jérôme Champagne (ancien secrétaire général adjoint de la FIFA), l'Italo-Suisse Gianni Infantino (secrétaire général de l'UEFA) et l'homme d'affaires sud-africain, Tokyo Sexwale. Cinq candidats pour une élection qui devrait se jouer entre deux hommes : le candidat de l'Europe, Gianni Infantino, soutenu par l'UEFA et l'Amérique du Sud, ainsi qu'une partie de l'Amérique du Nord (l'Union centre-américaine regroupant sept fédérations), et le président de la Confédération asiatique, cheikh Salman, soutenu bien évidemment par sa Confédération, mais surtout par l'Afrique, le plus gros réservoir de voix avec ses 54 fédérations nationales, au moment où les autres fédérations d'Amérique du Nord et de l'Océanie n'ont pas officialisé de consigne de vote. Par ailleurs, le prince Ali, malheureux candidat lors des élections du 29 mai dernier contre Blatter, qu'il avait poussé à un second tour avant de se retirer, portera la cape de challenger. Il vient d'ailleurs de se distinguer quelques heures avant cette élection, par sa saisine du Tribunal arbitral du sport (TAS) pour reporter ce congrès électif, en mettant un doute sur la transparence du vote, suite au refus du comité exécutif de la FIFA, sur sa demande, d'installer des isoloirs transparents. Une saisine que le TAS s'est penché depuis mardi dernier, avant de rendre son verdict, aujourd'hui, soit à la veille de l'élection. Les deux derniers candidats en lice pour succéder à Blatter, que sont le Français Jérôme Champagne et le Sud-Africain Tokyu Sexwale, ne semblent pas pour leur part faire le poids, et un éventuel retrait de la course, à la veille de cette élection pour la présidence de la FIFA est fort pressenti. La campagne terminée et les rapports de forces qui commencent à peser de tout leur poids pour installer «le candidat», il ne reste plus que l'urne pour désigner le 9e patron de la FIFA et successeur de Blatter, dans une élection à gros enjeux, notamment pour l'Europe qui ne veut, sous aucun prétexte, voir un non-Européen diriger l'instance suprême du football mondial, dont le contrôle ne leur avait échappé qu'une seule fois, sur les huit derniers présidents, c'était sous le règne du Brésilien Joao Havelange (de 1974 à 1998).