Un nouveau consensus thérapeutique dans la prise en charge de la douleur sera mis en place par un panel d'experts algériens en la matière. Un groupe de travail d'une quinzaine de personnes chargé de la prise en charge de la douleur post-opératoire se chargera de mettre en place les recommandations conformément aux guidelines internationales, lesquelles seront publiées dans un journal médical officiel. Ce groupe se réunira deux fois par an sur une durée d'une année et demie. L'annonce a été faite, hier, en marge des travaux du workshop de prise en charge de la douleur organisé par les laboratoire Pfizer, dans le cadre des programmes de formation continue médicale. La douleur post-opératoire, ont expliqué les spécialistes, est responsable de 38% des admissions et des réadmissions non planifiées à l'hôpital à la suite d'une chirurgie ambulatoire. «80% des patients qui subissent une chirurgie souffrent de douleurs post-opératoires, la douleur devient chronique chez 10 à 50% d'entre eux», a-t-on précisé. Pour les spécialistes, la douleur, quelle que soit son intensité, doit être prise en charge et les moyens thérapeutiques sont aujourd'hui disponibles dans les différentes formes et soulagent de manière significative ces douleurs. «Il n' y a pas de raison pour que des patients souffrent de douleurs», a souligné le Dr Ammar Salti, chef d'unité de la douleur et de l'anesthésie loco-régionale, à l'hôpital militaire Zayed, à Abu Dhabi, aux Emirats arabes unis. Rappelant que la prise en charge de la douleur était basée jusque-là sur les morphiniques, les Anti-inflammatoires non stéroidiens (AINS), paracétamol et anesthésiques locaux, mais non sans effets sur la qualité de vie des patients, lesquels sont exposés à des répercussions psychomotrices, vertiges, perturbations de la fonction gastro-intestinale, risque d'hémorragie, etc. Il signale que «de nouvelles alternatives thérapeutiques utilisées ailleurs dans le monde depuis plusieurs années ont montré leur efficacité dans la prise en charge de la douleur post-opératoire et avec moins d'effets secondaires», a-t-il indiqué. Le Dr Salti a expliqué que ces dernières telles que le Parecoxib ont un impact considérable par rapport à l'utilisation des morphiniques. «En utilisant la nouvelle molécule, on peut réduire de 28% l'utilisation d'un morphinique dans le cas de la prise en charge de la douleur post-opératoire suite à une prothèse de genou. C'est encore plus significatif lorsqu'il s'agit du traitement de la douleur suite à une hystérectomie (36%) ou la prothèse de la hanche avec 39%», a-t-il indiqué et de préciser que le bénéfice est tout aussi important parce que les effets secondaires sont également réduits. Il a plaidé pour l'utilisation de l'anesthésie loco-régionale au lieu d'une anesthésie générale pour certaines interventions chirurgicales pour justement permettre au patient d'être mieux traité car il pourra participer à sa prise en charge, notamment la douleur. «Dès que cela est possible, il faut le faire car il faut savoir que la douleur est différente d'une pathologie à une autre. La douleur au niveau de la hanche est différente de cette du genou. Le schéma thérapeutique multimodal est le mieux indiqué dans la prise en charge de la douleur post-opératoire», s'est-il adressé aux médecins anesthésistes-réanimateurs venus des différents services des établissements publics de santé à travers le territoire national.