Des arrêtés de démolition sont signés par les autorités locales, mais non exécutés. Les constructions illicites pullulent dans la wilaya de Boumerdès, notamment à la périphérie du chef-lieu de la wilaya. Il ne s'agit pas de simples baraques, mais de villas luxueuses érigées sur de grandes conduites d'eau potable, de gaz, sous des lignes électriques, etc. Nos sources à l'APC de Boumerdès révèlent l'existence de 64 PV de démolition. Cependant, le passage à l'acte de démolition n'est pas à l'ordre du jour. C'est le cas pour certaines bâtisses illicites au niveau de Foès, au sud du chef-lieu. Une décision de démolition datant de 2013 est toujours en instance. Pourtant, la commune de Boumerdès a engagé des engins, via la location, pour procéder à l'opération de démolition. Finalement, rien n'a été fait sur le terrain. La commune de Boumerdès a dépensé 30 millions de centimes pour une opération fictive. En janvier 2016, une autre décision a émané du wali de Boumerdès exhortant le chef de daïra à appliquer les décisions de démolition à la lettre. Jusqu'à aujourd'hui, aucune opération n'a été entamée. Pire encore, les propriétaires de ces villas bâtissent encore d'autres étages en toute impunité. S'agit-il de l'impuissance des collectivités locales devant le phénomène des constructions illégales ? La réponse est peut-être non. Des baraques ont été rasées sans aucune entrave au niveau de la localité de Figuier, à l'est de la commune de Boumerdès. C'est donc la pratique de deux poids, deux mesures. En 2015, près de 1200 infractions à la réglementation de l'urbanisme ont été enregistrées à travers le territoire de la wilaya. Le phénomène des constructions illicites ne cesse de croître. Les chiffres indiquent que le nombre des infractions double ou triple chaque année. C'est l'une des conséquences de l'impunité dont bénéficient certaines personnes et aussi de l'absence de l'autorité de l'Etat. Autre phénomène qui prouve l'impuissance des pouvoirs publics face à l'anarchie urbanistique, les promotions immobilières, qui ne répondent pas aux normes de l'urbanisme. Les promoteurs immobiliers ne respectent pas les plans d'urbanisme sans se soucier d'éventuelles représailles. Les bâtisses érigées par certains promoteurs ressemblent beaucoup plus à des cités dortoirs, qui ne disposent ni d'aire de stationnement ni d'espaces verts. Pour mettre un terme à l'anarchie urbanistique, les pouvoirs publics ont promulgué la loi 08-05 du 20 juillet 2008, visant la mise en conformité des habitations. Un délai de 5 ans, à partir de la date de la promulgation de la loi, a été accordé aux réfractaires pour régulariser leur situation. Cependant, le délai est dépassé et l'anarchie est toujours d'actualité.