Echo Jeunes se prononce L'association Echo Jeunes a récemment rendu public un rapport faisant état de la propagation inquiétante de la consommation de la drogue en milieu juvénile. Les déperditions scolaires, la démission parentale, le chômage et la paupérisation rampante en sont les causes principales. La majorité des consommateurs, d'après un sondage réalisé antérieurement par l'association, est issue des couches défavorisées ou de familles en mal de stabilité, à cause du divorce ou du décès des parents. C'est un fléau universel qui avance à pas de géants vers les pays de la sphère sud, faisant siennes parmi les sociétés vulnérables dont la nôtre. La consommation des psychotropes est une spécificité aux effets ravageurs pour la santé et pour la société toute entière. Les agressions, les vols, les rixes et les batailles rangées, devenues monnaie courante à travers nos villes et villages, n'en sont que les conséquences. « Souk Ahras, naguère un havre de paix, n'a pas dérogé à la règle », nous a déclaré Karim Barour, président de l'association. Le même rapport fait également état d'au moins 20 affaires traitées par les instances judiciaires pour le seul mois de Ramadhan, impliquant consommateurs et dealers. Les membres de l'association se disent décidés à lutter contre un phénomène qui a déjà atteint la cote d'alerte à Souk Ahras. Flambée des prix La flambée des prix pendant le mois de Ramadhan, qui a coïncidé cette année avec la rentrée scolaire, occupe toujours le devant de la scène à Souk Ahras. Les petites et moyennes bourses déjà laminées par les dépenses se préparent pour une autre épreuve : les achats de l'Aïd. Tradition oblige, les enfants doivent être parés de leurs plus beaux atours ce jour-là quels que soient les prix affichés par les commerçants qui, avouons-le, frisent souvent l'imaginaire. Ainsi, des ensembles pour fillettes ou garçons oscillent entre 4000 DA et 8000 DA alors que des chaussures de qualité moyenne sont cédées à 3000 DA la paire. Un commerçant du centre-ville questionné à propos des prix lors de notre virée nous répondra : « Les produits (marqua) sont nettement plus chers mais il existe des articles proposés pour les couches moyennes à des prix abordables. » Les quelques citoyens avec lesquels nous avons abordé le sujet n'ont pas été de cet avis. « Pendant leur course effrénée derrière le lucre, certains de nos commerçants font peu cas des principes fondamentaux de notre religion pourtant en plein mois de piété et de mansuétude », nous lance tout de go un père de famille. Un autre renchérit sans contredire le premier : « Les prix sont annoncés à la tête du client et à mesure que la fête de l'Aïd approche, les spéculateurs redoublent de voracité. » Les parents prévoyants ont fait leurs emplettes avant le mois de Ramadhan pour éviter justement ce genre de surprises. Ceux qui se rabattent sur les fripes sont-ils conscients que sauf s'ils sont soigneusement désinfectés, ces vêtements peuvent être vecteurs de plusieurs maladies de la peau ? Affecté d'abord par l'achat des fournitures scolaires, plumé ensuite par le boucher, l'épicier et le marchand des fruits et légumes, le citoyen donne l'impression à quelques jours de l'Aïd de subir le sort d'un agneau égaré.