Une cinquantaine de touristes algériens ont procédé hier à la fermeture du poste frontalier de Ras Elyoun, l'un des plus grands postes de la bande frontalière algéro-tunisienne, empêchant ainsi des Tunisiens et des Algériens de franchir la frontière, apprend-on sur place. Ils réclament la suppression de la taxe de 30 DT (2400 DA) imposée à tous les touristes étrangers non résidant en Tunisie et qui a pris effet depuis le 1er octobre 2014. «Continuer de payer cette taxe est une intimidation non pas pour les voyageurs qui veulent se rendre en Tunisie mais pour toute l'Algérie», s'est indigné un voyageur algérien. «J'ai des proches en Tunisie, je suis obligé de payer parfois cinq fois cette taxe, surtout quand toute la famille se rend en Tunisie pour célébrer une fête de mariage ou des funérailles», a déclaré Ahmed, un résidant de Ras Elyoun. Une dizaine de Tunisiens, voulant regagner leur pays, sont solidaires avec ces protestataires algériens. Ils sont convaincus que l'imposition de cette taxe ne fait que dégénérer la relation entre les deux peuples frères. «Il faut que les deux gouvernements s'assoient et discutent sur la suppression de cette taxe», a dénoncé un touriste. «Tous les Tunisiens sont craintifs sur le sort de la saison estivale qui a connu une nette régression ces deux dernières années. Nos frères algériens ont toujours répondu présent en Tunisie, pour sauver notre saison estivale et notre économie, pourquoi les pénaliser avec cette taxe», a confié un autre. La semaine dernière, des Algériens, des habitués de la Tunisie surtout, ont fermé deux fois en cinq jours le poste frontalier de Bétita, extrême sud de Bir El Ater. Si l'imposition de cette taxe continue, les Tunisiens ne pourront plus compter sur les Algériens pour combler chaque année le manque à gagner généré par l'absence des Européens. Faut-il rappeler que l'afflux des touristes algériens vers les hôtels de la région de Sousse El Kantaoui a dépassé les 111 000 personnes, selon une déclaration à une radio locale du commissaire régional au tourisme dans le gouvernorat de Sousse.