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Croissance économique : Y a-t-il des raisons d'espérer ?
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Publié dans El Watan le 14 - 08 - 2016


Par : M'hamed Abaci
Financier et auteur
Il apparaît important de rappeler en préalable combien de gouvernements sont passés aux commandes sans que cela ait apporté un quelconque redressement économique qui ait retenu l'attention. Alors que nos gouvernants ont tous les moyens et les éléments en main, selon cette formule universelle de bonne gouvernance, «gouverner c'est prévoir».
Une question est d'emblée posée : l'Algérie est-elle prête à surmonter l'effondrement des cours du pétrole qui frappe au plus fort l'économie nationale ? Question préoccupante où l'économie et la politique s'entredéchirent comme nous le verrons dans les lignes qui suivent.
En effet, l'Algérie de 2016 est face à quatre défis cruciaux et énormes : le premier est le défi énergétique ; le second, la diversification de son économie et des sources de sa croissance ; le troisième défi, une monnaie qui n'est pas prête à servir de monnaie d'échange commerciale et qui pèse fortement dans la détérioration de l'économie nationale ; le quatrième défi, la création de 2 millions d'entreprises de taille PME/PMI et de pas moins de 700 000 emplois nouveaux par an pour maintenir le taux de chômage actuel estimé à 10%. Notre pays ne pourra désormais plus compter sur la rente pétrogazière, qui se présente comme la préoccupation urgente de l'heure, car elle a été érigée en mode de gouvernance.
Son seul investisseur et principal pourvoyeur de fonds demeure l'Etat, et nous demeurons toujours dans une gestion économique provisoire et coûteuse à la charge du budget de l'Etat, exposée à un lourd défi énergétique auquel notre pays se voit confronté, lequel demeure considérable, sachant qu'il faut un baril à plus de 100 dollars pour équilibrer le budget de l'Etat.
Or, ce prix est impossible à approcher à moyen terme au regard du déficit budgétaire en hausse depuis 2008, avec des seuils supérieurs comparativement à la norme qui est de 3% du PIB et une croissance d'environ de 2 à 3% par an. Ces déficits publics continuent de montrer des signes justifiant l'érosion du rôle social de l'Etat, tant économique que fiscal, par la contrainte de maintenir le même rythme de ses efforts dans la loi de finances 2016 pour le confortement de sa politique sociale qui a atteint près de 30% du PIB, dont il a été enregistré une augmentation des transferts sociaux à 7,5% avec 158 milliards de dinars.
Cela pose toujours un problème d'idéologie de la pensée unique (socialiste) du fait que l'on vit dans une culture politique selon laquelle l'Etat, c'est l'économie, alors que créer de l'emploi, de la richesse et garantir les sources de financement du budget de la nation, c'est investir dans la diversification de l'économie.
Il s'avère ainsi que l'économie de notre pays n'est pas gérée, elle est «maintenue» grâce à la rente pétro-gazière, ce qui a d'ailleurs impliqué l'idée de «houkouma» (beylik) dans la société algérienne qui continue à constituer l'assise du gouvernement pour faire fonctionner le pays.
Alors, il n'est pas normal dans une économie de marché, comme c'est le cas de notre pays, qu'on fasse appel aux fonds publics pour financer le commerce extérieur ou les entreprises publiques économiques à caractère industriel ou commercial, voire les clubs sportifs professionnels, ou encore financer le budget de fonctionnement par la fiscalité pétrolière ainsi que tous les investissements publics relevant d'un caractère commercial (autoroutes, ports, aéroports, métro, tramway, logement promotionnel…).
Alors que le système d'économie d'entreprise s'est imposé partout dans le monde, à tel point que le débat de l'économie étatisée est devenu sans concept, c'est là une réalité qu'il faut à présent définitivement admettre sachant que l'économie est un corps vivant, avec des échanges intersectoriels. Cela, parce qu'aujourd'hui, l'économie de production de richesse et d'emploi est aussi vitale que le pain. On sait que le pays traverse une phase cruciale de son histoire économique en raison de sa forte dépendance des hydrocarbures, au moment où les prix du pétrole se sont effondrés. Par contre, nous sommes très heureux de la conjoncture favorable du prix du pétrole, car notre pays en dépend presque totalement, ça nous fait gagner une masse d'argent en devises fortes supplémentaire. C'est bon pour les Algériens, mais pas pour l'économie.
L'argent n'a de valeur que si l'on sait s'en servir pour en tirer profit dans la croissance et le développement économique durable, seul pouvant garantir incontestablement la paix sociale.
L'Algérie reste aujourd'hui un pays avec une législation économique et financière surchargée et instable, tantôt de droit public, tantôt de droit privé. Ce qui pose toujours un problème d'idéologie de l'économie administrée, c'est-à-dire le bureaucratisme économique. Dans le nouveau discours des pouvoirs publics, on dit qu'il n'y a pas de distinction entre l'entreprise publique et l'entreprise privée. Alors, pourquoi cette décision du gouvernement de dégager du FCE tous les représentants des entreprises publiques ? Or, ce qui fait l'union fait la force dans l'esprit d'un forum, c'est-à-dire où public et privé peuvent se rencontrer dans l'esprit et la culture d'entreprise qui est l'œuvre de l'intelligentsia où se projettent les intellectuels, les élites et les cadres. C'est ainsi que l'on peut expliquer la relative stagnation de notre économie.
Parler de l'économie algérienne dans le contexte actuel de la crise pétrolière et monétaire qui secoue le pays, dans un esprit démocratique, revient effectivement à aborder un sujet qui soulève la forte étatisation du système économique et financier. L'Algérie reste gouvernée et gérée à tous les niveaux par les hydrocarbures, avec notamment la mono-exportation d'hydrocarbures à 98% et l'importation de près de 75% de ses besoins. L'Etat qui prélève chaque année près de 60% de sa fiscalité pétrolière afin de financer son budget général, en raison de la faible performance de la fiscalité ordinaire restante, avec une part contributive de près de 40% dans le financement du budget de la nation, qui reste fortement dominé par l'impôt sur le revenu des salariés et sur les importations.
Dans l'économie informelle, selon les estimations, plus de 80% des transactions se font sans facturation et autant pour l'usage du cash comme moyen de paiement.
Cette dépendance expose aujourd'hui l'Algérie à tous les risques financiers. L'Etat, certes, jouit de marges de manœuvre plus ou moins favorables dans une conjoncture pétrolière difficile, dont des réserves de change, le Fonds de régulation des recettes (FRR) et un endettement extérieur d'un niveau très faible grâce aux ressources financières en devises accumulées des exportations d'hydrocarbures sans pour autant que cela contribue à la promotion de l'économie réelle du pays.
Mais le problème n'est plus dans l'épargne au niveau des réserves de change et du FRR,ou de la dette extérieure insignifiante, mais dans une faiblesse économique structurelle tant que les balances commerciale et de paiement sont structurellement dépendantes des recettes de la rente des hydrocarbures, dont les cours dépendent des marchés internationaux. De plus, la croissance de la consommation interne en carburant et en gaz risque également de réduire de 40% environ nos exportations d'hydrocarbures.
Pour ainsi dire, l'Algérie n'a pas profité de la manne pétrolière pour diversifier son économie, à l'instar des pays émergents ou des émirats du Golfe. Nous avons pour exemple à méditer le cas du Vietnam, qui était moins développé que nous en 1970, un pays dépourvu de ressources pétrolières et à peine sorti d'une longue et meurtrière guerre pour sa libération, qui est de nouveau devenu un pays émergent.
La diversification de l'économie n'est pas une mince affaire, c'est un processus long, qui nécessite plusieurs années de travail. Nos entreprises sont fortement dépendantes de l'importation de biens de consommation intermédiaires (matières premières, pièces de rechange, demi-produits, équipements…), ce qui augmente les importations pour parvenir à contribuer au taux de croissance potentiel, quand on sait que le taux d'intégration reste très faible.
La productivité du travail ou l'efficacité économique est de 60 euros par heure dans les pays développés et émergents, alors qu'elle est de 6 euros dans notre pays en moyenne. Ce sont les grandes faiblesses de l'économie algérienne.
Globalement, 27 ans après le passage à l'économie de marché, la balance commerciale de l'Algérie demeure fortement tributaire des revenus que génère l'exportation du pétrole et du gaz qui constituent à eux seuls 98% du volume global des exportations. La rente pétro-gazière continue de financer le budget de la nation. L'économie algérienne demeure avec un secteur industriel en devenir ; moins de 5% du PIB sont principalement constitués de petits services et de commerces (83% de la superficie économique). Elle est également caractérisée par le manque de maîtrise des techniques d'engineering qui entraîne des charges d'exploitation importantes et, par conséquent, l'augmentation des coûts et prix de revient.
Ces derniers réduisent le pouvoir d'achat des ménages et la compétitivité de l'économie algérienne qui arrive difficilement à assumer, dans le contexte actuel de mondialisation et de globalisation notamment, l'évolution rapide des rapports économiques et financiers. De ces derniers, nous accumulons des retards et des manques à gagner importants. Ainsi, l'entreprise algérienne a un faible taux de pénétration, notamment ses capacités de réalisation s'avèrent très faibles et elle ne produit que très peu ; les produits algériens ne sont pas compétitifs à cause de l'absence de concurrence bien établie : soit ils sont de mauvaise qualité, soit ils sont de bonne qualité mais trop chers comparés aux similaires importés ; enfin, elle ne forme pas de compétences.
Le pays est donc condamné à importer massivement pour couvrir ses besoins au moins pendant encore quelques années. Des importations qui s'élèvent en moyenne à 50 milliards de dollars par an.
Les secteurs de l'agriculture et des services ne sont pas développés, le tourisme quasi inexistant. Hormis les hydrocarbures, l'Algérie n'exporte presque rien car elle ne produit pas assez et l'administration économique est fermée sur elle-même. Les revenus hors hydrocarbures sont donc dérisoires.
Enfin, un secteur informel important qui brasse entre 40 et 50% de la masse monétaire en circulation, est une aubaine représentant plus de 40 milliards de dollars selon les estimations.
Pour rappel, dans les années 1970, l'Algérie a connu une croissance à deux chiffres de son industrie due à une politique industrielle qui affichait de grandes ambitions, ce qui a contribué à la création de milliers d'entreprises stratégiques et de grands pôles industriels à travers le pays dans le cadre de l'équilibre régional. Une agriculture rénovée et organisée en grandes exploitations agricoles (domaines autogérés), des zones touristiques dont plusieurs hôtels de classe mondiale, des stations thermales modernes et un complexe de thalassothérapie unique en Afrique, la route transsaharienne de l'unité africaine, le barrage vert et autres grandes réalisations socioculturelles et sportives, d'éducation et scientifiques. Toute cette stratégie fut abandonnée au milieu des années 1980.
Il est aujourd'hui impératif que le secteur privé, soit le facteur-clé de toute dynamique d'investissement, de transfert technologique ou know-how pour développer la capacité de notre économie à être compétitive et d'une envergure internationale de production et d'exportation, et enfin, génératrice d'impôts pour conforter le budget de la nation. Parce qu'encore une fois, l'économie n'est qu'une stratégie d'entreprise et de marché, si vraiment on veut projeter notre pays dans le monde économique d'aujourd'hui.
Dans cette optique, l'Algérie, n'a pas besoin d'un code des investissements, mais d'un droit privé (droit des sociétés) plus adapté à l'initiative et l'action qui libère les entreprises ou les investisseurs pour l'initiative entrepreneuriale se basant sur les règles et les mécanismes du marché pour conquérir les espaces géoéconomiques.
C'est là tout le défi qui se pose aujourd'hui, qui marque le futur de l'Algérie pour sortir du piège de la rente pétro-gazière et de l'esprit beylical persistant encore dans les rouages de l'organisation et de la gestion de nos institutions et de nos entreprises.


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