Les quatre mis en cause, faut-il le rappeler, sont accusés par le procureur près le tribunal de Sidi M'hamed de «mauvaise utilisation de la fonction», «violation de secrets» et «implication des fonctionnaires». Les avocats d'un des inspecteurs cadres de l'office national des examens et concours (onec), accusé dans l'affaire de la fuite des sujets de la dernière session du baccalauréat, ont demandé hier la libération de leur client ainsi que celle des autres accusés qui sont «les boucs émissaires d'une affaire qui n'a pas encore livré tous ses secrets». Mostafa Bouchachi et Linda Eldjou, les deux avocats de cet inspecteur, ont, lors d'un point de presse animé hier à Alger, réfuté les accusations formulées en juin dernier par le procureur de la République. «Mon client ainsi que ses trois collègues, qui sont sous mandat de dépôt depuis le 9 juin, sont les boucs émissaires d'une affaire dont les auteurs ne sont pas ceux qu'on a accusés. Ils ont été incarcérés injustement pour faire taire l'opinion, dans un contexte de tension. Nous avons préféré garder le silence pour ne pas perturber le déroulement de la 2e session du baccalauréat, mais nous avons décidé d'interpeller l'opinion publique après le refus de libération, notifié le 10 août dernier», explique Me Bouchachi, qui insiste sur le fait que son client et les trois autres cadres de l'Onec «n'ont aucun lien avec l'affaire de la fuite des sujets du bac». Me Bouchachi s'appuie sur les résultats de l'expertise du matériel et ceux de l'enquête des services de sécurité qui «n'ont révélé aucun élément matériel liant notre client à ces fuites». Les quatre mis en cause, faut-il le rappeler, sont accusés par le procureur près le tribunal de Sidi M'hamed de «mauvaise utilisation de la fonction», «violation de secrets» et «implication des fonctionnaires». Ils risquent jusqu'à deux ans de prison pour des fait établis par la section de recherches de la Gendarmerie nationale (SRGN) de Bab Djedid (Alger), en coordination avec le Centre de prévention et de lutte contre la criminalité informatique et cybercriminalité (CPLCIC-GN), basé à Bir Mourad Raïs, et l'Institut national de criminologie et de criminalistique (INCC-GN) de Bouchaoui, selon les déclarations du procureur, Khaled El Bey, en charge de cette affaire, qui a parlé, selon les comptes rendus de la presse, de l'exploitation des caméras de surveillance au sein de l'Onec et de l'imprimerie, d'un appareil photo, d'un PC portable, d'un smartphone et d'un disque dur externe (DDE) d'une grande capacité, qui ont permis d'établir des preuves. Les avocats contestent ces arguments, expliquant que les rapports en leur possession ne font aucun lien entre les accusés et les faits reprochés.