L'ouverture des bureaux de change officiels en Algérie n'est pas pour demain, a révélé, hier à Alger, le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Loukal. «Pour l'ouverture des bureaux de change, il faut encore du temps», a affirmé M. Loukal dans une brève déclaration à la presse, en marge du lancement officiel du service e-paiement. «Il faut réunir les conditions pour ces bureaux de change à même d'assurer leur efficacité sur le marché de la devise. Pour le moment, ce n'est pas à l'ordre du jour», a-t-il tranché. L'annonce du gouverneur de la Banque d'Algérie, installé dans ses fonctions en juin dernier, ressemble à une reculade alors que le gouvernement affichait récemment sa volonté d'encourager la création de bureaux de change officiels. Pour preuve, le ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, annonçait, en juillet dernier, en marge de la présentation de la loi portant règlement budgétaire de 2013 devant le Conseil de la nation, que le dossier relatif à l'autorisation de bureaux de change officiels était encore à l'étude au niveau de la Banque d'Algérie, qui «examine actuellement les modalités d'ouverture de ces bureaux». Avant lui, l'ancien gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, avait déclaré que les agréments pour créer des bureaux de change seraient lancés dès 2015, mais jusqu'ici, les bureaux de change n'ont toujours pas vu le jour en Algérie. Sous sa responsabilité, la Banque d'Algérie avait même élaboré un nouveau règlement modifiant les conditions d'agrément des bureaux de change, une mesure qui visait, selon lui, à absorber les devises circulant dans le marché informel sur fond d'une baisse drastique des revenus du pays en devises. Sur 46 bureaux de change agréés depuis 1997, seulement six sont opérationnels actuellement, avait souligné l'ancien gouverneur, qui a expliqué la frilosité pour l'ouverture de bureaux de change par la «faible offre des devises» et par la faible rémunération offerte à ces bureaux. Par ailleurs, Mohamed Loukal a indiqué que le gouvernement envisage d'ouvrir un établissement bancaire ou financier algérien à l'international. «Il y a un projet. Nous sommes en phase de prospection et de demande d'agrément», a annoncé encore M. Loukal. Et d'ajouter que ce projet s'inscrit dans le cadre de «la réforme qui permettra à l'Algérie d'avoir des passerelles bancaires et financières à l'étranger». Le gouverneur de la Banque d'Algérie n'a pas fourni le moindre de détail quant à la date de son entrée en fonction.