Bqa aala khir adounith. Un vrai Kheloui pour ceux qui le connaissent. On le surnomme Cheikh dans sa région. Il est l'un des plus grands chanteurs de musique kabyle de style chaâbi. Le maître Kheloui Lounès est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi. Agé de 66 ans, il souffrait de problèmes respiratoires notamment, causés par une fibrose des poumons à un stade avancé. Né en 1950 à Taddart Tamokrante, à Ihessnawen dans la wilaya de Tizi Ouzou. Il avait entre autres travaillé avec le musicien Mohamed Allaoua. Il a en particulier interprété Anda Ten, Aheq, Ayghar, Smah et Afrex, mais surtout connu par la chanson Bqa aala khir adounith et Zrigh Oudmim Athechtiqagh. Medjehad Hamid, chanteur-compositeur, témoigne : «Un sage nous a quittés. Tout d'abord, une anecdote. Il y a très longtemps, Lounès Kheloui, à ses débuts presque inconnu, a été découvert par le regretté Meziane Rachid et moi-même ! Comment ? A cette époque, au début des années 1970, Rachid et moi avions la curiosité de chercher à découvrir de nouveaux talents, mais dans ce qu'on appelle les marchés aux puces, rue Randon, où des personnes étalaient par terre tout et rien ! De vieux disques 45 tours par exemple, nous les achetions pour la modique somme de 5 DA pour les écouter par curiosité ; sait-on jamais ! Pour nous, les Algérois, le mot ‘kheloui' avait un sens particulier. Et c'est comme ça, après l'avoir écouté que nous avions découvert une voix spéciale et nous l'avions passée à la radio». «C'est un chanteur modeste, timide, souriant, doté d'une voix grave et exceptionnelle», confie encore Medjahed. L'artiste sera enterré aujourd'hui dans son village natal. La maison de la culture de Tizi Ouzou informe également que le transport sera assuré pour ceux qui veulent assister à son enterrement. Le départ est prévu à 9 heure du matin.