Les gérants des kiosques multiservices de la ville de Annaba sont en colère. Selon une lettre adressée à notre rédaction, ils dénoncent plusieurs contraintes liées à leur activité. Il en est ainsi de la dernière décision émanant de la direction locale des impôts qui les a privés de la fourniture des timbres d'amendes. «Après les timbres de passeports transformés en quittances, le receveur de la direction des impôts de la wilaya de Annaba nous a signifié dernièrement que, dorénavant, il n'est plus en droit de nous fournir les timbres des amendes. Le motif invoqué est que les timbres d'amendes ne relèvent pas de la catégorie des timbres fiscaux pour lesquels nous détenons l'agrément», lit-on dans ce document signé par les concernés. Sujets à un autre manque à gagner dans leur activité déjà réduite, les propriétaires des kiosques multiservices attirent l'attention de cette administration quant aux contraintes que générera cette décision par rapport aux besoins du contribuable. Pour eux: «Outre le manque à gagner qui affectera notre commerce, le citoyen va également souffrir de cette situation, du fait que ces timbres ne seront disponibles qu'au niveau des recettes des impôts et seulement durant les jours ouvrables et aux heures de bureau. Ce qui n'est pas le cas pour les multiservices, qui, eux, sont ouverts tous les jours au grand bonheur, notamment, des auteurs d'infractions liées à la circulation routière, qui ne pourront jamais avoir ce timbre après 15h30». Plus pessimistes, d'autres évoquent une volonté délibérée de faire disparaître ce secteur fragile, en imposant jour après jour des restrictions ayant trait à leur activité, dont les recharges d'unités de communication (flexy) des téléphones cellulaires. «Réservé exclusivement aux points de vente et aux kiosques multiservices, le flexy, tous opérateurs confondus, est devenu aujourd'hui à la portée de tout le monde, y compris aux vendeurs à la sauvette. Même Algérie Télécom s'est mis de la partie en nous exigeant le paiement cash pour l'acquisition de cartes de recharge internet, au niveau de ses bureaux face au port de Annaba. Ce qui implique des droits de timbre, de surcroît. Ce qui n'est pas le cas au niveau de la direction générale au boulevard Bouzered Hocine, qui, elle, nous refuse la liquidité et impose un chèque visé. Pis, Algérie Télécom nous prive également de notre remise lorsqu'il s'agit des cartes de recharge de la connexion 4GLTE, la direction du commerce nous verbalise pour toute augmentation, aussi minime soit-elle», se plaint la même source. Ainsi, les propriétaires des kiosques multiservices sont dans un désarroi total et font appel aux autorités locales à l'effet d'intervenir pour organiser ce type de service, qui, sans leur intervention, est appelé à disparaître. Ce qui produira plusieurs chômeurs qui vont se greffer à l'important pourcentage des sans-emploi de la population active de la wilaya de Annaba, notamment en cette période de crise économique.