Hayatou serait-il en train de vivre ses dernières heures à la tête de la Confédération africaine de football (CAF) ? Issa C'est la première fois, en 30 ans de règne sans partage, qu'un candidat ose le défier et présenter sa candidature à la prochaine élection au poste de président de la CAF prévue le 16 mars à Addis-Abeba. Le Malgache Ahmad Ahmad, président de la Fédération de son pays et membre du comité exécutif de la CAF, a déposé sa candidature à l'élection au poste de président. Issa Hayatou, le président, et son aréopage ont très mal pris la chose. Les représailles n'ont pas tardé à suivre. La CAF a retiré à Madagascar l'organisation de la CAN U-17 prévue au pays du candidat Ahmad Ahmad. Samedi à Johannesburg (Afrique du Sud), la Cosafa (Council of Southern African Football Associations) a annoncé son soutien à la candidature du Malgache (14 voix). Ahmad Ahmad a encore besoin de 13 voix pour remporter l'élection du 16 mars 2017. Issa Hayatou, qui ne désespère pas de décrocher un 8e mandat en mars, alors qu'il avait promis, en 2013, de ne pas briguer un nouveau mandat en 2017, a fait marche arrière en modifiant les statuts de la CAF pour contourner l'interdiction faite aux personnes âgées de 70 ans et plus de postuler pour un mandat électif. Ahmad Ahmad s'est lancé dans la bataille après avoir sondé beaucoup de présidents de fédérations. Des dirigeants africains se sont mobilisés pour faire sa campagne et provoquer le changement attendu à la tête de la Confédération. Ces dernières années, des voix se sont élevées en Afrique pour abréger la présence de Issa Hayatou à la tête de la CAF. La vente des droits de retransmission et de publicité de la CAN-2017 par la CAF a fait couler beaucoup d'encre. Nombre de pays africains ont été privés des images de la CAN-2017 à cause des prix exorbitants réclamés par les acquéreurs des droits. Les dirigeants de l'Union africaine (UA) ont déploré cette situation et adopté une résolution appelant la CAF à revoir sa position vis-à-vis de la question des droits de retransmission de la CAN. Plusieurs pays, parmi lesquels l'Algérie, l'Egypte, le Maroc, la Tunisie, ont adopté une position commune en refusant de se soumettre au diktat des sociétés qui ont acheté les droits de retransmission de la CAN-2017. Des voix se sont élevées pour demander aux fédérations de mettre fin à la présidence à vie de Issa Hayatou. Le Malgache Ahmad Ahmad a pris sur lui de défier Issa Hayatou. Les pays du Maghreb, surtout l'Algérie, lui apporteront-ils leur soutien franc pour réussir à donner un nouveau souffle à la CAF ? Rien n'est sûr. Même s'il est de notoriété publique qu'Ahmad Ahmad est un ami sûr de l'Algérie et de sa Fédération. La FAF lui donnera-t-elle sa voix le 16 mars prochain ? Cela participerait au changement attendu et demandé par une grande partie des acteurs du football africain.