Chaque année, en période de cueillette et de transformation des olives en huile, la filière oléicole revient au devant de la scène médiatique, avec ses chiffres et ses promesses de lendemains meilleurs. Certains osent même le pari de la voir supplanter l'or noir en ces temps de disette financière. Pourtant, l'état des lieux ne laisse guère présager un quelconque sursaut dans le court terme. L'Algérie reste coincée à la 9e place dans la production mondiale, avec ses quelque 64 000 tonnes /an (selon les chiffres officiels repris par le Conseil oléicole international CIO), alors que la Tunisie a réussi l'exploit de détrôner l'Espagne comme premier pays exportateur au monde d'huile d'olive pour la saison 2014-2015. Mais au-delà de la faible production et de l'exportation de l'huile d'olive algérienne, les questions liées au manque de label, la qualité du produit, notamment les conditions de sa transformation et de sa conservation, ainsi que l'organisation même du marché, font que la filière peine à se relever et le produit algérien à émerger. En Kabylie, à titre d'exemple, l'huile d'olive s'invite dans tous les mets et les moments de cueillette et de transformation sont des moments qui relèvent presque du sacré ! Pourtant, les années passent et se ressemblent et aucune amélioration n'est constatée pour avoir une huile de meilleure qualité. En effet, pour avoir un taux d'acidité inférieur ou égal à 0,8, selon les normes européennes, il faut une extraction à froid, alors qu'à partir de 1,2, elle doit suivre un traitement chimique. Comment ne pas avoir un taux d'acidité élevé quand on voit ces amas de sacs d'olives qui jonchent les huileries traditionnelles et qui attendent des jours et des semaines avant leur transformation. Loin, même très loin de l'Ombrie, ce cœur vert de l'Italie, où l'oléiculture est à la fois une rente, un environnement et du tourisme. Une région parmi d'autres, qui vit de ce produit et où un musée lui est dédié et géré par une association privée pour défendre la valeur du produit et prendre soin de cette plante essentielle pour l'économie de la région. A méditer.