La faculté des sciences économiques de l'université de Boumerdès a organisé récemment un séminaire sur «La réassurance en Algérie». Ce séminaire entre, selon son initiateur, M. Khoukhi, dans le cadre de la vulgarisation des concepts, de l'élargissement des connaissances et du rapprochement de l'université avec le monde économique. Des spécialistes et des représentants des compagnies CASH (spécialisée dans l'assurance des hydrocarbures, dont Sonatrach détient 67% des actions), CCR ou compagnie centrale de réassurance, CAAR et du laboratoire ALPEC ont animé d es exposés devant un parterre d'universitaires et d'étudiants. Le représentant de CASH a passé en revue les différents types d'assurances en précisant qu'il «existe en Algérie un type d'assurance facultative, qui donne la liberté à l'assureur d'accepter ou de refuser des risques et au réassureur d'accepter ou de refuser le partage de ces risques» . M. Khoukhi, enseignant à l'UMBB et modérateur, a expliqué la différence entre co-assurance (partage d'assurances entre compagnies algériennes et/ou étrangères) et la ré assurance. Mais c'est la Compagnie centrale de réassurance, la CCR, dont le capital est de 22 milliards de dinars pour 2016, qui est la société monopolisatrice. Il faut savoir qu'elle appartient à l'Etat algérien qui en détient la totalité des actions. Elle impose à toutes les assurances algériennes ou étrangères implantées en Algérie de lui céder 50% de ses parts (au lieu de 5% précédemment). Cette cession obligatoire n'est pas appréciée par toutes les autres compagnies d'assurances. M. Gherbi, conseiller du PDG de la CCR, a reconnu que «la cession obligatoire est, certes, décriée, mais elle a des avantages ignorés par nos détracteurs, comme le démontre le sinistre de Skikda en 2004, qui a contrebalancé en faveur de Sonatrach, alors que les compagnies d'assurances étaient menacées d'incapacité de paiement, voire de faillite». La représentante de la CAAR est intervenue pour présenter les techniques de réassurance. La CAAR a réalisé un chiffre d'affaires de 17 milliards, qui augmente ou baisse «en fonction des conditions économiques». La responsabilité civile, le marine, le risque industriel et le transport sont les 3 grands domaines de réassurance. Mais au niveau du marché algérien, le produit automobile représente 50% des assurances. Les débats ont mis en avant l'insuffisance des primes d'assurance, l'assurance de l'investissement, la lenteur des assurances accidents, la faiblesse de l'assurance vie pour des raisons religieuses, pour certains, ou de faiblesse de la sensibilisation, pour d'autres. En réponse, le représentant de la CCR a déclaré que dans le cas où la compagnie n'a pas la possibilité de couvrir certaines catastrophes, elle fait donc appel à des compagnies étrangères. La Cosob est le réassureur étranger de l'Algérie. Pour sa part, la CAAR a consenti, à travers sa compagnie Karama, de couvrir l'assurance des investissements. Quant aux courtiers, ils doivent obtenir un agrément du ministère des Finances pour pouvoir intervenir sur le marché algérien. Des sociétés d'assurance sont à leur tour des actionnaires dans des compagnies d'assurances, comme c'est le cas de la Cagex. Ils peuvent détenir également des parts dans des banques, comme la BNA.