Les montants sur le risque Sonatrach sont très élevés en cas de sinistres, c'est pourquoi les compagnies d'assurances et de réassurances ont recours à un grand nombre de compagnies étrangères pour le répartir, car en cas d'éventuelle faillite, le marché national ne subira pas les conséquences. Une vingtaine de réassureurs se partagent ainsi le risque afin de réduire l'engagement de chacun. Les 10% en réassurance, sur lesquels la Compagnie centrale de réassurance (CCR) prend l'engagement qui excède ses capacités propres de 2 à 3%, indique son PDG, Hadj Mohamed Seba, qui explique qu'en matière de réassurance, il existe la rétention nette et la rétention brut. A ce propos, il dira : «Sur la rétention brut, la compagnie a un traité, c'est-à-dire ce qu'elle retient en tant que réassureur national et les réassureurs qui participent avec elle. Les 2 à 3% sont ce qui excède le traité». En 2009, les capacités de sa compagnie étaient de 7 milliards de dinars d'engagement, donc les 2 à 3% sont rétrocédés à des réassureurs partenaires sur le marché international, précise M. Seba. Quant au choix de ces compagnies, la CCR s'appuie sur le principe de la réciprocité, mais cela n'est pas toujours évident, signale-t-il. Une vingtaine de réassureurs minimise le risque crédit de chacun Le choix des réassureurs se fait sur la notation 3A qui est obtenue à partir de leur solvabilité respective, mais pas seulement. C'est Sonatrach qui exige dans son cahier des charges cette note. D'ailleurs, un plus grand nombre des réassureurs étrangers est nécessaire, selon les mêmes sources, car les montants sont trop importants. Cette précaution est prise pour qu'en cas d'éventuelle faillite d'un réassureur, le marché national ne sera pas déstabilisé, expliquent les PDG de la Cash et de la CCR. Donc, 20 réassureurs pour la couverture de Sonatrach est un nombre, selon les normes du marché international, précise M. Seba. Finalement, le recours à l'international est, d'une part, couvrir les besoins en réassurance et d'autre part récupérer des devises en cas de sinistre. Dans le même objectif de répartition du risque, le consortium Cash, CAAR (Compagnie algérienne d'assurance et de réassurance), CAAT (Compagnie algérienne des assurances) et CCR, créé pour assurer Sonatrach, est «une meilleure organisation du portefeuille d'assurance du groupe qui a été mis en place depuis que la police existe. Il permet d'allier les intérêts du marché national et celui de Sonatrach dans le sens où l'assuré participe directement au processus d'appréciation, d'évaluation et le placement de son risque sur le marché national et international», explique M. Seba. De plus, grâce au consortium, un marché de co-assurance s'est développé en Algérie, ajoute-t-il. «Avant la compagnie qui remportait l'appel d'offres ou était choisie par l'assuré prenait sa part et cédait le reste aux réassureurs étrangers avec la part de la CCR. Aujourd'hui, le consortium permet de partager le risque à assurer entre les compagnies nationales avant d'aller sur le marché de la réassurance : Cash (40%), CAAR (30%), CAAT (30%) en assurance et CCR (10%) en réassurance, avec 5% donné également à Société algérienne d'assurance (SAA).