Des sigles partisans inconnus au bataillon local veulent se faire une place dans les starting-blocks. Le nombre de 52 retraits de formulaires de candidature relevé à Béjaïa s'est rétréci comme une peau de chagrin. Dix-huit listes de candidats ont été retenues, provisoirement, par les services de la Direction de la réglementation et des affaires générales (DRAG) à la clôture du délai réglementaire, avant-hier à minuit, en attendant la finalisation de l'opération de vérification dans dix jours. Même ce nombre de 18 est gonflé à comparer avec le nombre réduit des sigles qui se partagent traditionnellement les douze sièges de députés de la wilaya. Des sigles partisans inconnus au bataillon local veulent se faire une place dans les starting-blocks. Une liste est déposée au nom du Front pour la bonne gouvernance qui fait son apparition avec un certain Bouchoucha Fahim, qui partagera l'électorat «familial» avec Bouchoucha Kamel, le candidat du RND. La course au Parlement donne de l'espoir à l'alliance El Feth avec un certain Ouari Abdelkrim, et l'ANR avec le non moins connu Hadjrioua Mahmoud. La députation fait aussi courir le RPR, mais avec un nom qui claque de fait la porte du RND. La députée Ikhlef Zina en a surpris plus d'un, en conduisant la liste du RPR. Le parrainage du parti de Abdelkader Merbah est une voie de contournement pour la transfuge du RND qui semble n'avoir pas pu se soumettre à la règle des 3000 signatures. Une corvée à laquelle a échappé le MEN, sauvé par la dizaine d'élus qu'il compte dans la wilaya. Hamour Idir, ex-président de l'Apc d'Adekar, conduira sa liste. Le PST, qui a fait valider son dossier avec 3050 signatures, s'engage avec Kamel Aïssat au front, secondé par une élue du parti d'Adekar, Ourari Naïma. Sadek Akrour, que l'on donnait pourtant partant, n'y va finalement pas. Il est le directeur de campagne de cette liste. Smaïl Mira, ex-député et maire de Tazmalt, veut reprendre sa place à l'hémicycle de l'APN. Il le fera au nom du MPA et sa liste a été acceptée avec en seconde position un ex-délégué des archs, Aït Mokhtar Lyès. Sans surprise, deux listes indépendantes sont retenues : celles de Braham Bennadji et de Hamid Ferhat, qui se fera secondé par Meksem Rabah, le maire de Tifra. La collecte a été rude, surtout pour des partis qui sont en vue ailleurs sur le territoire national, mais sans ancrage en Kabylie. C'est l'exemple du Front pour l'avenir qui s'engage derrière Khaled Tazaghart. Il représentera ainsi au prochain scrutin son deuxième Front avec Bouraï Karim, qui, lui aussi, a claqué la porte du Front des forces socialistes. Le FNA engage Hassen El Hafidh, un élu APW, lui également en rupture de ban avec le FFS, son ex-parti. Adjlia Abdenour, un agent immobilier connu sur la place bougiote, sera le deuxième de la liste. Le Parti des travailleurs (PT), lui, a préféré donner sa confiance à Nasri Farès et Meddour Fatah. Le travail de collecte n'a pas été de tout repos avant que le PT ne réussisse à arracher sa place parmi les 18, bien qu'une source nous assurait mordicus qu'à minuit, la commission des magistrats avait rejeté son dossier et ceux d'autres listes, dont celle du TAJ. La commission des magistrats n'aurait donné son quitus que pour six listes sur la douzaine soumise à la condition des signatures. Cette première bataille pré-électorale n'est pas encore gagnée tant que le risque de rejet demeure et promet de réduire le chiffre de 18. Il ne concerne pas, cependant, les autres partis politiques en course, dont le FFS, qui a gardé sa liste initiale, et le RCD. Le FLN n'a finalement accordé que la deuxième place au maire de Béjaïa, Hamid Merouani, coiffé au poteau par l'avocat Driss Abderahmane. Au RND, pas de trace du député Omar Alilat sur la liste que dirige Kamel Bouchoucha et où le premier nom féminin n'apparaît qu'à la sixième place en la personne de Guerrout Abla (élue APW). Dans ce conglomérat de candidats, les islamistes se sont fait une place à travers deux listes, celles du TAJ et du MSP.