L'Association nationale des moudjahidine de l'armement et des liaisons générales (ANMALG), présidée par l'ancien ministre de l'Intérieur Dahou Ould Kablia, est revenue pendant deux jours (hier et avant-hier) sur l'histoire du MALG et de celui qui l'a dirigé, Abdelhafidh Boussouf, dit Si Mabrouk. La manifestation, qui s'est déroulée à la salle Ibn Zeydoun de Riadh El Feth, a vu la projection d'une série de films documentaires réalisés par Amine Kaïs. L'Histoire des transmissions nationales et Les Immortelles du MALG sont les deux films projetés vendredi. Dans le premier, les acteurs et membres du MALG racontent comment il a été difficile de mettre en place le système des transmissions et le rôle joué par ces dernières dans la Révolution algérienne. Le témoignage du responsable des transmissions de la Wilaya IV, Mustapha Tounsi, est saisissant sur l'histoire du ministère de l'Armement des Liaisons générales. Plus poignants encore ont été les récits des Immortelles du MALG qui ont rejoint, à partir d'Oujda, les services de Abdelhafidh Boussouf. Elles étaient une dizaine à avoir décidé de quitter les études pour aller au front, bien que rien ne les destinait à prendre les armes. Elles étaient adolescentes, issues de familles algériennes nanties installées à Oujda, étudiantes, lycéennes, elles ont pourtant décidé de tout abandonner pour combattre pour l'indépendance de l'Algérie. Elles ont rejoint le corps des contrôleurs mis en place en février 1957. Cinq d'entre elles, toujours vivantes, racontent leur épopée. Rachida Miri, Khadidja Brikci-Sid, Malika Hadjadj, Yamina Chellali et Ouali Ouici-Senouci témoignent dans le documentaire de l'engagement qui était le leur, comment elles avaient quitté l'école pour rejoindre, à l'insu de leurs parents, les rangs de l'ALN. Elles font le récit du combat mené aux côtés des frères moudjahidine. Yamina Chellali parle avec émotion du martyre de sa sœur Khadidja connue sous son nom de guerre «Ghanoudja». Ghanoudja est tombée au champ d'honneur à la fleur de l'âge, lors d'une bataille qui a eu lieu dans la région de Sidi Bel Abbès. Elle est décédée lors d'un accrochage avec l'armée coloniale, les armes à la main. Ouali Ouici-Senouci raconte, elle, l'action des contrôleurs parmi lesquels figurait l'actuel chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, et revisite avec beaucoup d'émotion l'engagement et le martyre de Ouicha Hadj Slimane, tombée au champ d'honneur. Elle parle aussi de sa rencontre avec Abane Ramdane. Belle épopée de ces femmes algériennes qui ont contribué grandement au combat libérateur. Hier s'est déroulée la projection de trois autres films documentaires portant sur «l'histoire de l'armement, la formation des aviateurs et la Wilaya V». En filigrane, c'est l'histoire de Abdelhafidh Boussouf, dit Si Makrouk, et du MALG qui est revisitée. Elle commence avec son adhésion au Parti du peuple algérien, en 1943, où il milite à visage découvert jusqu'à 1947, date de la création de l'Organisation Spéciale (OS) dont il était le responsable pour la daïra de Skikda jusqu'à 1950. Abdelhafidh Boussouf a fait partie du Comité révolutionnaire pour l'unité et l'action en février 1954 et du Groupe des 22 en juin de la même année. Il a été affecté par la suite dans la nouvelle entité, qui était le FLN, en qualité d'adjoint de Larbi Ben M'hidi désigné chef de la zone Cinq, correspondant au territoire de l'Oranie. Selon l'ANMALG, Si Mebrouk s'est «engagé dans toutes ses missions avec détermination successivement à la tête de la Wilaya V en 1956, au CCE en 1957, du ministère des Liaisons générales et des Communications (MLGC) en 1958, et enfin du MALG en janvier 1960».