Un jeune étudiant en dialectologie au département de tamazight de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou (Micipsa Rezdat, de son nom d'artiste), vient de mettre en vente son premier album. Un album de poésie en kabyle intitulé Amusnaw. Dans ce CD audio contenant sept titres, que notre poète de juste 25 ans déclame sous de fins airs musicaux et une si belle voix, agréable à l'ouïe, il est présenté une foultitude de caractères de la société algérienne. Comme il décortique, dans Amusnaw (le savant), «la paix de l'âme» ainsi que «l'amour se déclarant à travers les regards» (hemlagh kem), s'adressant à l'endroit de cette moitié rêvée, ne croyant à nulle autre. Le jeune poète décrit aussi la «hardiesse du cœur» (lahmek b-wul), un poème égrené sous un joli air musical, proche de la mélodie du regretté poète français Jean Ferrat, adaptée à son titre En groupe, en ligue, en procession, s'interrogeant «si un jour nous réussissions à nous assurer protection les uns les autres», comme il se demande s'il pouvait naître dans ce monde «quelqu'un qui pourrait faire unir amour et paix en tous usages et coutumes sociaux». Micipsa Rezdat évoque dans son album le maintien de l'espoir (Ddunit, ou la vie), malgré «l'entretien de luttes entre le mensonge et la vérité» (tidets ed lekdev), y voyant des menaces d'effondrement pour cette dernière (la vérité), jusqu'en ses bases fondatrices. Micipsa Rezdat, de son vrai nom Brahim Mohamedi, est originaire de Aïn Zaouïa, dans la daïra de Draâ El Mizan (au sud de Tizi Ouzou). Avec sa belle voix, son jeune âge et son cursus universitaire, notre poète est décidément voué à contribuer et à apporter un plus dans l'émancipation et l'avancement de la langue amazighe. L'opus de Micipsa a été édité et distribué par Akhalaf Editions, basé à Souk El Khemis, dans la daïra de Maâtkas, au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou.