Après avoir fait l'objet d'un arrêt des travaux en 2002, l'opération restauration du site Sidi Abderrahmane Ettaâlibi (1385-1470), qui se trouve à La Casbah, est confiée, depuis 2004, aux entreprises de Tlemcen, en l'occurrence Sarl Cotram et ETB Mesmoudi (qui ont restauré entre autres le mausolée Sidi Boumediène) et les deux bureaux d'études Athar et ADT Chraïtia. « Jusqu'à présent, les travaux de réhabilitation sont à 70% finis », souligne Saïd Guellal, coordinateur de la cellule fonctionnelle de réhabilitation, de sauvegarde et de la gestion urbaine de La Casbah. Ce dernier explique qu'après « les travaux d'urgence qui ont mobilisé 6 millions de dinars et consisté dans le confortement, il y a eu la seconde phase qui concerne la restauration. » Il faut dire que l'intervention sur ce monument historique s'opère, principalement, sur un espace renfermant le noyau central que constituent les espaces communs, les abattoirs, la mosquée, Dar El Oukil, les salles de prière et les cinq mausolées des saints que sont Sidi Flih, Sidi Mançour, Sidi Ouali Dada, Sidi Ouadah et Sidi Abderrahmane. Il ne reste à restaurer, précise notre interlocuteur, que le cimetière et l'intérieur du mausolée du saint patron d'Alger, Sidi Abderrahmane Ettaâlibi – ce natif de la région des Issers et quêteur de savoir qui a passé 52 ans de vie à Alger. Selon Omar Hachi, consultant auprès des bureaux d'études, « l'état des lieux nécessite des recherches pour pouvoir restituer à l'identique ce patrimoine historique », classé, faut-il le rappeler, patrimoine national. Concernant le cimetière de sépultures dit maqbarat et tolba, celui-ci renferme des personnalités illustres comme Cheikh Boukandoura, Cheikh Abdelhalim Bensmaya, Lala Aïcha (une des quatre filles de Sidi Abderrahmane) ainsi que d'autres tombes qu'il est difficile d'identifier, car « elles sont pratiquement ensevelies », nous apprend-on. Quant à la date de la livraison du site, Saïd Guellal assure que « les travaux de restauration seront achevés au courant du troisième trimestre 2007 », précisant, dans la foulée que « le coût de l'opération a mobilisé une enveloppe avoisinant les six milliards de centimes ». Interrogé sur le type d'activités qui seront affectées à ce lieu, le coordinateur avance une somme de propositions dans ce lieu cultuel qui s'étend sur plus de 5000 m2. « Nous comptons aménager une partie de cet espace qui pourra abriter un musée, une bibliothèque et une salle de conférences », conclut-il.