Le recours aux eaux usées pour l'irrigation des terres agricoles est en passe de devenir la solution adoptée par des agriculteurs de la wilaya de Bouira. En effet, plusieurs producteurs de pomme de terre, activant dans les régions de Aïn Bessem, Aïn Turk, Aïn Laloui et El Esnam, recourent aux eaux usées pour irriguer des surfaces importantes destinées à la pomme de terre. Le scandale a été révélé, dimanche dernier, au cours d'un point de presse animé par le commandant du Groupement de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Bouira, le lieutenant-colonel Kamel Araibi Mahdjoubi. Ce dernier a précisé que le dossier est toujours en instruction. La rareté de l'eau, qui persiste dans la région depuis des mois, a poussé certains agriculteurs à irriguer leurs cultures maraîchères avec des eaux usées, mettant ainsi en danger la santé du consommateur. Cependant, aucune mesure n'a malheureusement été prise par les autorités concernées, appelées à sévir et à combattre ce genre de pratiques maffieuses, pourtant maintes fois signalées dans la région. Des fellahs, décidément sans foi ni loi, pompent et arrosent à partir des oueds des eaux usées et impropres en cette période marquée par un stress hydrique inquiétant, leurs champs, narguant ainsi les différentes inspections chargées de surveiller ou contrôler la qualité de l'eau destinée à l'irrigation. «Toutes les mesures nécessaires ont été prises et l'affaire a été portée devant les juridictions compétentes», a ajouté le même responsable. Pourtant la loi est claire. L'article 130 de la loi n°12 parue sur le Journal officiel n°60 du 4/08/2008 souligne que l'utilisation des eaux usées brutes pour l'irrigation est interdite, a indiqué le chef de service hydraulique agricole de la direction des ressources en eau de la wilaya de Bouira, en précisant que les contrevenants sont poursuivis en justice.