« Jusqu'à quand va-t-on tolérer, en plus de la cherté des légumes et des fruits, la menace directe que représente l'usage des eaux usées sur la santé du consommateur ? », dira un habitant outré par l'insouciance de certains agriculteurs qui ne cessent d'exposer la vie des consommateurs aux dangers des intoxications alimentaires et autres maladies à transmission hydrique. Il y a une année déjà que les services de la subdivision agricole, accompagnés de ceux de l'hygiène et des éléments de la gendarmerie nationale, ont été amenés à détruire des hectares de cultures maraîchères dans la petite localité d'El Mohgoun, irrigués avec des eaux usées. Cette fois, c'est à Sidi Ben Yebka qu'un cas de cultures maraîchères a été découvert, hier, par les instances sécuritaires d'Arzew, apprend–on de sources crédibles. L'auteur, qui est pourtant un médecin activant dans cette localité isolée, a été pris en flagrant délit au moment où il s'est mis à placer les moteurs pour irriguer quelque 5 hectares de figuiers. Le problème, qui a pris de l'ampleur ces dernières années, est dû à plusieurs raisons. La principale implique les agriculteurs qui ont de petites parcelles de terres situées le long des fonds d'Oueds où sont déversées les eaux usées qu'ils pompent pour irriguer leurs cultures. Cette solution, jugée souple, leur évite le fonçage onéreux des puits. Cette pratique était d'ailleurs adoptée dans les communes de Gdyel et El Mohgoun où les eaux usées de Oued El Mohgoun et du grand canal de Gdyel étaient utilisées pour l'arrosage des cultures maraîchères. « Afin de combler le déficit en eau d'irrigation, certains agriculteurs, conscients de l'ampleur de la demande pour leurs cultures saisonnières, telles que les pastèques ou encore la pomme de terre, ont souvent eu recours aux eaux usées », apprend-on. Selon des sources de la subdivision agricole, ces méthodes sont très difficiles à maîtriser, à cause de l'accès ardu aux parcelles concernées et parfois aux moyens limités mis à la disposition des éléments chargés du contrôle de conformité sanitaire de ces cultures. Signalons que ceux qui ont été pris en flagrant délit, l'ont été grâce à l'information parvenue de bouche à oreille aux services concernés.