Formation et emploi des jeunes», «paix et sécurité au Sahel et en Méditerranée» et «partenariat économique» ont constitué les trois axes de la réunion de la 4e session du Comité intergouvernemental algéro-français qui s'est réuni jeudi matin à Paris sous la présidence des Premiers ministres Edouard Philippe et Ahmed Ouyahia. «Ces priorités sont des défis à relever conjointement dans une coopération ancienne, parfois complexe mais très prometteuse», a souligné Edouard Philippe. Les travaux ont aussi porté sur les dossiers qui seront abordés lors de la visite d'Etat qu'effectuera le président Macron courant 2018. Ils ont aussi porté sur la proposition retenue par les deux parties à la faveur de la visite de «travail et d'amitié» d'Emmanuel Macron, mercredi à Alger, celle de la constitution d'un mécanisme conjoint lié à l'investissement. Le Premier ministre français, Edouard Philippe, ne voit pas dans les relations algéro-françaises une «nouvelle ère» mais «une volonté partagée» qui s'est exprimée mercredi et jeudi. «Nous voulons construire un partenariat d'exception entre nos deux pays.» Si le nombre de 450 entreprises françaises en Algérie semble modeste aux yeux des Algériens, le Premier ministre français observe que de nombreux projets d'investissement sont en gestation. La réunion qui venait de s'achever a constitué, aux yeux de M. Ouyahia, «un rendez-vous d'une dimension particulière, il l'est en lui-même pour cultiver ce partenariat d'exception. Il est exceptionnel, car il couronne beaucoup de rencontres bilatérales». Rappelant que 22 accords ont été signés à ce jour, il s'agit de préparer le document-cadre de la coopération bilatérale pour les cinq ans à venir et la nécessité de faire avancer davantage de dossiers pour préparer la visite d'Etat du président Macron en Algérie courant 2018. Il a relevé par ailleurs une «entente totale» en ce qui concerne la coopération en matière de paix et de sécurité. Sur la question du Sahel, le Premier ministre algérien a indiqué qu'avec le Mali, un voisin avec lequel l'Algérie est engagée depuis longtemps en étant à l'initiative d'un accord de paix inter-malien (le 4e à ce jour). Dans le cadre de la recherche de la stabilité au Mali, l'Algérie travaille avec des partenaires internationaux. «Nous avons un cadre initié il y a une décennie, le Cemoc, avec les voisins du Sud de l'Algérie qui réunit, d'une part, les états-majors et, d'autre part, les services de renseignement», a rappelé Ahmed Ouyahia. «L'Algérie a une barrière constitutionnelle, ses forces armées ne sortent pas des frontières nationales». «Nous continuerons à coopérer sous d'autres formes», a-t-il aussi souligné. Et de conclure que «quelles que soient les nationalités qui sont les nôtres, nous combattons un même ennemi que l'Algérie combat et ne cesse de dire depuis de nombreuses années qu'il n'a pas de frontière». Pour sa part, le Premier ministre français a souligné que «nous savons que la solution n'est pas seulement militaire, elle est aussi dans une aide au développement des pays concernés. Il faut une action collective», après avoir observé que l'Algérie joue «un rôle fondamental» dans la lutte antiterroriste au Sahel. «Nous travaillons étroitement pour trouver des réponses à des situations ponctuelles et durables», a-t-il souligné. S'agissant du dossier mémoriel, ce n'est pas «pour enfermer l'Algérie dans le passé, mais pour donner plus d'allant à la coopération bilatérale à venir», a soutenu devant la presse M. Ouyahia. Sur les archives, Ahmed Ouyahia a noté une «bonne percée» et «la disponibilité de notre partenaire à nous fournir la duplication de toutes les archives dans un premier temps». Sur l'Accord de 1968 portant sur la circulation et le droit au séjour des Algériens en France, le Premier ministre français le considère comme un «bon accord clair et vivant», tandis que son homologue algérien estime qu'«heureusement que les Algériens ont cet accord». Sa mise à jour devrait inclure un document annexe pour «gérer une catégorie qui n'est pas couverte par le texte, celle des jeunes qui vont faire des stages», a-t-il toutefois souligné. «Pour les étudiants et les retraités, cela se passe bien.» Cette appréciation est loin d'être partagée par les principaux intéressés. Onze accords ont été signés à l'issue de la réunion de jeudi, à laquelle ont pris part plusieurs ministres de part et d'autre.