Le principal problème pour cette frange est l'accès au travail, qui lui permettra de compter sur elle-même au lieu d'attendre une pension de l'Etat. Mercredi dernier, nombreuses étaient les personnes aux besoins spécifiques à être conviées à une cérémonie officielle présidée par le wali à la maison de la culture Omar Oussedik de Jijel, à l'occasion de la Journée nationale des personnes handicapées. Si du matériel destiné à faciliter le déplacement et l'insertion de ces derniers a été remis à quelques présents, la question de l'intégration de cette frange de la société, encore vulnérable à cause des nombreuses difficultés qu'elle rencontre, est restée au centre de toutes les préoccupations. Des activistes du mouvement associatif, impliqués dans la lutte pour les droits consacrés des handicapés, ont fait part d'un point de vue problématique, quand il s'agit du regard porté sur la personne handicapée. «Il faut reconnaître qu'il y a des efforts pour une prise de conscience des problèmes des handicapés. Nous avons apprécié que dans cette cérémonie, on ait remis du matériel pour permettre à des femmes de ne compter que sur elles-mêmes pour ne plus avoir à attendre la pension qui leur est offerte. C'est dans cette optique que notre association continue de militer pour l'insertion des handicapés sur le plan social et économique. L'aptitude de ces personnes à s'intégrer facilement dans leur milieu est d'ailleurs vérifiée sur le terrain si on lève les obstacles qui se dressent devant elles», dira Wahiba Laarab, présidente de l'association Défi et Espoir de la femme handicapée de Jijel. Pour Maryama, une non-voyante connue pour sa voix défendant la cause des handicapés à la radio de Jijel, la question se pose plutôt en termes de mentalité à changer. «Cela commence d'abord au sein même de la famille, et puis ensuite à l'école et dans la société quand le handicapé est traité avec un regard qui le diminue. Le meilleur cadeau des gens aux handicapés et de changer ce regard et leur mentalité en leur direction», notera notre interlocutrice qui s'est imposée à la radio, à l'université où elle prépare un diplôme de master et dans sa vie quotidienne en dépit de tout. Dans la wilaya de Jijel, ils sont plus de 14 000 handicapés recensés par la direction de l'action sociale et de la solidarité. Cette dernière a organisé une journée d'étude, le 14 mars, sur la prise en charge précoce de la personne handicapée. Il existe dans la wilaya huit structures publiques entre foyers d'assistance, d'insertion et de rééducation, destinées à la prise en charge des handicapés.