La 6e conférence internationale sur le droit des peuples à la résistance dédiée au combat du peuple sahraoui débutera aujourd'hui avec la participation de pas moins de 100 participants venus de 53 pays, et ce, dans un contexte marqué par une intense activité diplomatique menée par les Sahraouis et Horst Kohler, l'envoyé personnel du Secétaire général de l'Onu au Sahara occidental pour le règlement du conflit. La cérémonie d'ouverture de la 6e édition de la conférence ayant pour intitulé «Le droit des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui», prévue à partir d'aujourd'hui (30 mars) et demain (31) est présidée par le président de la République arabe sahraouie démocratique, secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali. Prévue sur deux jours, la conférence verra la participation, outre des délégations sahraouies en provenance des camps des réfugiés et des territoires sahraouis occupés, d'une centaine de participants issus de 53 pays d'Afrique, d'Amérique latine, du monde arabe, et d'Europe. Figurent parmi les invités à la conférence des représentants de la société civile, des élus nationaux et locaux, des hommes politiques, des universitaires, des intellectuels et des journalistes. La nouveauté de cette année, selon les organisateurs, c'est la participation remarquable du monde arabe. Un nombre important de représentants de la société civile, des juristes, des hommes politiques en provenance d'Egypte, Jordanie, Syrie, du Liban et probablement d'Arabie saoudite et du Koweït sont en attendus à ces assises. Au menu d'aujourd'hui, un panel de communications introductives : «Le principe d'autodétermination et la responsabilité de l'ONU dans le conflit du Sahara occidental» qui sera présentée par le président de la Coordination européenne des comités de soutien au peuple sahraoui (Eucoco), Pierre Galand ; «Les violations des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental et le droit international humanitaire» prévue par le représentant du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples, l'Italien Gian Franco Fattorini ; «Le pillage des ressources naturelles du Sahara occidental par le Maroc et les jugements de la Cour de justice de l'Union européenne», programmée par l'avocat du Front Polisario, Gilles Devers. Au programme également, une communication prévue, côté sahraoui, par la militante sahraouie Aminatou Haïder, sous le thème : «La résistance pacifique des Sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental». Figurent également au programme d'autres communications intitulées : «L'Etat sahraoui : gouvernance, défis et réponses aux attentes populaires» ; «L'Union africaine (UA) et le conflit du Sahara occidental» ; «Le droit des peuples colonisés à la résistance». Visibilité Pour la journée de demain samedi, il est prévu une séance plénière au cours de laquelle interviendront notamment le président et des membres du Bureau témoignages des activistes sahraouis militants des droits de l'homme venus des territoires occupés du Sahara occidental, et au cours de laquelle seront présentés des témoignages des observateurs ayant accompagné ces militants sahraouis activistes des droits de l'homme. Co-organisée par le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) et l'ambassade de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, la conférence d'Alger se veut une occasion pour exiger l'application rapide de la résolution 1514 de l'ONU relative au droit des peuples à l'autodétermination ainsi que pour briser l'embargo médiatique imposé par l'occupation marocaine aux populations sahraouies dans les territoires occupées et encourager, par la même, les médias à se rendre dans les territoires occupés. Elle permettra, en outre, l'échange entre les personnalités qui viendront «réaffirmer le droit du peuple sahraoui à disposer de lui-même, affirmer et proclamer le droit du peuple sahraoui à résister à l'occupation marocaine». L'objectif étant aussi d'«assurer plus de visibilité politique» et de «résonance médiatique» à la cause sahraouie, auprès des médias occidentaux notamment. Les participants se réuniront pour, de plus, exiger une assistance humanitaire «efficace» et «multiforme» aux réfugiés sahraouis. La conférence d'Alger se veut également une tribune pour exiger de l'ONU l'application rapide de ses recommandations (Conseil de sécurité) qui appellent dans leur ensemble à un référendum d'autodétermination transparent et loyal sous supervision des Nations unies. Elle offre également l'opportunité de dénoncer «les violations massives et répétées des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental par l'administration d'occupation marocaine», ainsi que la découverte récente de fosses communes renfermant les ossements de Sahraouis exécutés sommairement par l'armée marocaine. Ainsi, la conférence se veut un espace pour rappeler la nécessité de dénoncer la spoliation systématique des ressources naturelles du Sahara occidental par le Maroc, avec notamment la complicité de l'Union européenne (UE), dont la position sur la solution au conflit du Sahara occidental reste très «ambiguë» et même «partiale», en faveur du Maroc, et ce, en contradiction avec le droit international et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU.