Les sourds-muets et aveugles de l'Entreprise publique d'insertion des handicapés (EPIH) sont en colère. A l'origine de l'indignation, une circulaire du ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale qui met en doute l'avenir de leur entreprise. C'est la fermeture de l'EPIH qui est visée à travers cette circulaire. Inquiète pour l'avenir de son entreprise, une dizaine de travailleurs de cette entreprise a organisé, hier, un sit-in devant la maison de la presse, à Alger. Le SG de la section syndicale de l'EPIH, Benarab Abdellah, trouve la circulaire de la tutelle, datée du 25 novembre 2006, « confuse ». Cette circulaire sur l'« élaboration d'un plan de recensement des travailleurs de l'EPIH » les informe que le gouvernement a décidé de consacrer aux travailleurs de cette entreprise une solution économique et sociale à travers leur intégration sociale et professionnelle. Ceci en les invitant à un dialogue « urgent » pour prendre conscience de leur volonté concernant leur avenir professionnel dans le cadre de leur répartition dans les domaines qui les intéressent. Mais à entendre certains, M. Ould Abbas ne leur a réservé pour l'instant que la... sourde oreille. « Les portes nous sont fermées », s'indigne M. Benarab. Aussi, dans cette circulaire, le département d'Ould Abbas leur demande de lui fournir les listes des travailleurs qui peuvent être mis à la retraite, les travailleurs pouvant être intégrés dans les entreprises gérées par le secteur, les travailleurs qui veulent exercer une activité privée à travers la création des PME et la liste des unités pouvant être réanimées. Les travailleurs de l'EPIH, qui emploie 1248 fonctionnaires, rejettent en bloc cette solution. Ainsi, pour ce qui est des départs à la retraite, les travailleurs de l'EPIH exigent tout d'abord des pouvoirs publics une augmentation des salaires de l'ordre de 50% pour les 5 dernières années pour une retraite conséquente. Ils demandent, pour ce qui est de la création des PME, les conditions et les paramètres de tels projets d'investissement. Mais certains rejettent d'ores et déjà une telle option, prétextant la cherté des locaux. « On ne peut pas se permettre un local à 210 millions », renchérit l'un des travailleurs. Dans la même circulaire, le gouvernement a ordonné le payement des salaires impayés de ces travailleurs qui sont évalués à 160 millions de dinars et les indemnités évaluées à 192,3 millions de dinars. Selon l'un des travailleurs, ils ont 16 mois d'arriérés de salaire en plus des allocations familiales. Les sourds-muets menacent de faire un autre sit-in demain devant le ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale.